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Appels +44 : Les victimes de Free, SFR et Boulanger piégées par l’arnaque « Gagnez 40€ par tâche chez vous »… mais il faut d’abord…

Julie K.
6 Min de lecture

Appels +44 : des milliers de Français recevraient des propositions alléchantes… pour mieux vider leur portefeuille
Un numéro commençant par +44, une promesse de « gagner 40 € par tâche depuis chez soi » : derrière cette fausse opportunité se cache une arnaque en plein essor ciblant spécifiquement les clients de Free, SFR et Boulanger. Les victimes, piégées par des fuites de données récentes, découvrent trop tard la condition cachée : débourser 20 € minimum avant toute rémunération.

Le piège des appels +44 décrypté

Des appels inconnus affichant l’indicatif +44 (Royaume-Uni) proposent une « offre attractive » : gagner 40 € par tâche depuis son canapé. Le piège se referme quand les victimes découvrent qu’il faut payer 20 € pour accéder aux missions. Les clients de Free, SFR et Boulanger, exposés par les fuites de données 2024, sont particulièrement ciblés. Malgré l’apparence britannique, les appels seraient émis depuis l’Asie selon Cybermalveillance.gouv.fr.

Les tâches (écrire des commentaires, noter des produits ou visionner des vidéos) semblent simples au départ. « Les premières rémunérations arrivent vite pour servir d’appât », explique Christophe Sicard, expert en cybersécurité. Mais les exigences augmentent brutalement, nécessitant des paiements supplémentaires. 20 € deviennent 50 €, puis 100 €, pour des objectifs « impossibles à atteindre », transformant la promesse en piège financier.

« J’ai cru à une opportunité légitime » : témoignage d’une victime

« J’ai versé 25 € pour commencer », raconte Émilie, 34 ans, cliente SFR depuis dix ans. 3 € gagnés après deux heures à noter des vidéos l’ont convaincue. « La semaine suivante, il fallait payer 50 € pour débloquer des missions “premium”. J’ai tout perdu », déplore-t-elle. Comme elle, des centaines de personnes ont cru à un job étudiant en ligne avant de se retrouver piégées.

Les escrocs utilisent un scénario rodé : promesses de 30 à 40 € par heure, interface professionnelle et « contrat » trompeur. « Les premières tâches servent à établir la confiance », analyse Christophe Sicard. Mais dès le deuxième versement, les délais deviennent irréalisables : « 500 commentaires en 24h » ou « 10 000 vues sur une vidéo ». Résultat ? Aucun remboursement, et des pertes moyennes de 80 € par victime.

Le lien troublant avec les cyberattaques de 2024

Les fuites de données subies par Free, SFR et Boulanger en début d’année alimenteraient directement cette arnaque. « Les escrocs exploitent des numéros et emails volés dans ces piratages », confirme un rapport de l’UFC-Que-Choisir. RMC révèle que ces appels +44 marquent un changement de méthode : auparavant contactées par SMS ou WhatsApp, les victimes sont désormais démarchées en direct.

Free et Boulanger reconnaissent avoir alerté leurs clients par mail, tout en niant « tout accès frauduleux aux systèmes de paiement ». Une porte-parole de SFR précise à Buzzday : « Nous coopérons avec les autorités, mais ne pouvons compenser les pertes liées à ces escroqueries externes ». Les experts pointent un marché parallèle de données volées : 1€ le numéro français sur le dark web selon Cybermalveillance.gouv.fr.

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