Aurélie Langelin et ses 140 ecchymoses : le procès de son ex-compagnon sous bracelet électronique s’ouvre ce 24 mars 2025 aux assises du Nord, trois ans après un féminicide ayant secoué Douai. L’homme, déjà condamné pour vol aggravé, est accusé d’avoir battu à mort la jeune femme dans la nuit du 31 mai 2021, malgré une intervention policière quelques heures avant le drame. La famille pointe du doigt l’inaction des forces de l’ordre, ayant déposé une plainte pour non-assistance à personne en danger, tandis que le passé judiciaire de l’accusé relance le débat sur les dysfonctionnements institutionnels.
Ouverture du procès et révélation des 140 ecchymoses
Le procès du meurtre d’Aurélie Langelin s’ouvre ce lundi 24 mars 2025 aux assises de Lille, trois ans après la mort violente de cette mère de 33 ans. Le rapport d’autopsie, central dans l’accusation, révèle 140 ecchymoses sur son corps, un chiffre qui illustre la brutalité extrême des coups portés dans la nuit du 30 au 31 mai 2021. L’ex-compagnon de la victime, âgé de 42 ans, comparaît libre malgré son bracelet électronique – mesure liée à une condamnation antérieure pour vol aggravé –, un détail qui crispe l’assistance.
Les images des blessures, diffusées à l’audience, plongent la salle dans un silence glaçant. « On ne comprend pas comment un homme sous surveillance électronique a pu commettre ça », souffle un proche de la famille. L’accusé, déjà connu pour des dégradations graves de biens d’autrui en 2020, nie toute préméditation. La défense tente de minimiser le rôle des violences antérieures, évoquant une « dispute qui a dégénéré », mais le parquet insiste sur le schéma de violences conjugales répétées.
La nuit fatidique et l’enchaînement des dysfonctionnements
30 mai 2021, 23h30 : des voisins de la résidence Gayant à Douai alertent les forces de l’ordre pour des « cris anormaux » émanant de l’appartement du suspect. Les policiers interviennent vers minuite pour un différend de voisinage, mais repartent après quinze minutes sans relever les traces de coups visibles sur le visage d’Aurélie Langelin. « Elle titubait, son œil était tuméfié. On a cru à une ivresse, pas à un danger vital », justifie l’un des agents lors de l’audience.
Quatre heures plus tard, les pompiers découvrent la jeune femme inanimée, le corps couvert de blessures. Malgré leur intervention rapide, elle décède à 5h12 du matin. Le bracelet électronique de l’accusé, censé limiter ses déplacements, n’a pas empêché la tragédie. « Pourquoi ne l’a-t-on pas arrêté dès la première intervention ? », s’indigne un cousin de la victime, pointant un protocole défaillant face aux violences conjugales.
Le passé judiciaire explosif de l’accusé
L’homme de 42 ans n’en est pas à sa première confrontation avec la justice. Condamné à 10 mois de détention en 2020 pour vol aggravé et dégradations graves, il purgeait sa peine à domicile sous surveillance électronique lors du drame. « Il aurait dû être en cellule, pas libre de recevoir sa victime », tonne l’avocat de la famille, brandissant un extrait de son casier judiciaire.
En 2018 déjà, Aurélie Langelin l’avait accusé de violences conjugales avec arme, évoquant « six ou sept claques » et une blessure au couteau au visage. Mais la plainte avait été classée après sa rétractation, la jeune femme invoquant alors « l’alcool » pour expliquer ses déclarations. « Un scénario classique de l’emprise », analyse une procureure, soulignant que 80% des plaintes pour violences conjugales suivent ce schéma de déni et de peur.