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« Beaucoup de questions » : L’arrestation des grands-parents d’Émile, le passé du grand-père et la mystérieuse « jardinière imposante » relancent l’enquête

Julie K.
7 Min de lecture

L’affaire Émile Soleil prend un tournant judiciaire inédit : les grands-parents maternels, l’oncle et la tante du petit garçon sont placés en garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre ». Alors que le passé de Philippe Vedovini, grand-père déjà visé par une enquête pour violences, resurgit, les enquêteurs se concentrent sur deux éléments-clés : une « jardinière imposante » saisie près d’une chapelle et des traces ADN partielles retrouvées sur les vêtements de l’enfant. Entre conflits familiaux et zones d’ombre, l’enquête tente de démêler le vrai du faux.

L’affaire Émile Soleil : les récentes arrestations qui secouent l’enquête

Le 8 juillet 2023, Émile Soleil, 2 ans et demi, disparaît brutalement durant un séjour chez ses grands-parents maternels au hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). Après neuf mois de recherches infructueuses, une randonneuse découvre son corps le 4 mars 2024, déclenchant une nouvelle phase judiciaire. Quatre membres de sa famille – les grands-parents Philippe et Anne Vedovini, leur fils et leur fille – sont placés en garde à vue le 13 mars pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre ».

Les avocats des interpellés confirment avoir « répondu à l’intégralité des questions » des enquêteurs, saluant « un travail colossal » de la part des autorités. Bien que les gardes à vue aient été levées, les charges pèsent toujours sur cette famille catholique rigoriste, décrite comme vivant « en autarcie » par le maire de La Bouilladisse. Les parents d’Émile, Marie et Colomban Soleil, n’ont pas été inquiétés mais pointent la responsabilité morale des Vedovini, chez qui l’enfant a disparu.

Le grand-père Philippe Vedovini : un profil au cœur des suspicions

Philippe Vedovini, kinésithérapeute de 58 ans, n’en est pas à sa première mise en cause judiciaire. Déjà témoin assisté en 2022 dans une enquête pour violences et agressions sexuelles – classée sans suite –, le patriarche est décrit par des proches comme « un père de famille très autoritaire ». Une réputation qu’il balaie dans Famille chrétienne : « Forcément, je passe pour un dominateur qui terrorise tout le monde… Tout cela est faux ».

À la tête d’une fratrie de 10 enfants, dont Marie – la mère d’Émile –, le quinquagénaire et son épouse Anne cultivent « un mode de vie en autarcie » selon José Morales, maire de La Bouilladisse. Leur foi catholique rigoriste et leur discrétion alimentent les spéculations. « Ils étaient très croyants, très discrets », confirme l’édile, tandis que les enquêteurs explorent minutieusement leur environnement familial.

La « jardinière imposante » et les traces ADN : les éléments clés de l’enquête

Le 13 mars 2024, les enquêteurs saisissent un objet intriguant près de la chapelle du Haut-Vernet : une « jardinière imposante » en bois, vidée de sa terre et transportée pour expertise. « Ils ont retiré le rosier à l’intérieur », précise un habitant à BFMTV, tandis que les raisons de cette opération restent secrètes. Parallèlement, des traces ADN « partielles et dégradées », étrangères à la famille, sont identifiées sur les vêtements d’Émile – une piste analysée dès 2023 par le laboratoire bordelais du Pr Christian Doutremepuich.

Malgré leur état fragmentaire, ces traces font l’objet de nouvelles analyses en 2025, dans l’espoir d’éclaircir le rôle de chaque protagoniste. Les autorités gardent silence sur le lien éventuel entre la jardinière et la disparition, mais confirment son « importance potentielle ». Un détail trouble : le bac en bois « empêchait les voitures de se garer » devant l’église, selon des témoins, ajoutant une énigme spatiale à cette affaire déjà complexe.

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