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Consommé par 800 millions de personnes, ce légume cause 200 morts chaque année : l’erreur fatale à ne pas faire avec votre manioc

Julie K.
7 Min de lecture

Consommé par 800 millions de personnes, le manioc nourrit des régions entières tout en provoquant 200 décès annuels selon les experts. Ce tubercule, pilier alimentaire en Afrique, Asie et Amérique latine, renferme un danger méconnu : ses racines mal préparées libèrent du cyanure mortel. Mais le manioc n’est pas seul dans le viseur – fugu, carambole ou noix de cajou crues cachent aussi des risques insoupçonnés. Voici pourquoi ces aliments du quotidien exigent une préparation rigoureuse, sous peine de transformer l’assiette en piège.

Le manioc, un aliment vital aux conséquences mortelles : les chiffres qui alertent

200 décès annuels, des milliers d’intoxications : derrière son statut d’aliment de base pour 800 millions de personnes, le manioc cache un danger sous-estimé. Cultivé en Afrique, Asie et Amérique latine, ce tubercule résistant à la sécheresse assure la survie de populations vulnérables. Pourtant, mal traité, il libère du cyanure – une substance responsable de paralysies, comas, et décès recensés jusqu’en zones urbaines.

Sa popularité tient à ses atouts : rendements élevés, richesse en glucides, faible coût. Mais cette « culture miracle » devient un piège quand les méthodes traditionnelles de detoxification (trempage, fermentation) sont négligées. 1 racine crue contient assez de glycosides cyanogènes pour tuer un adulte – un paradoxe qui alerte l’OMS face à cette crise sanitaire silencieuse.

Cyanure, paralysie, coma : le poison caché dans votre assiette

Les racines et feuilles de manioc renferment des glycosides cyanogènes, composés inoffensifs… jusqu’à ce que l’aliment soit écrasé, coupé ou mal préparé. Au contact d’une enzyme végétale, ces molécules se transforment alors en cyanure d’hydrogène – un poison bloquant l’absorption d’oxygène par les cellules. 30 mg suffisent à tuer un adulte, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Les premiers symptômes – maux de tête, vertiges, nausées – évoluent rapidement vers des troubles neurologiques graves : paralysie, coma, arrêt respiratoire. 200 personnes succombent chaque année, souvent dans des régions où le manioc est consommé quotidiennement. « C’est une crise sanitaire invisible, car les victimes sont dispersées et sous-déclarées », explique un toxicologue de l’INRAE. Le danger ? La frontière ténue entre aliment de survie et arme chimique naturelle.

Épluchage, cuisson, fermentation : les 3 erreurs qui transforment le manioc en tueur silencieux

La consommation de manioc cru, insuffisamment bouilli ou non fermenté représente le principal risque. Les méthodes ancestrales – trempage prolongé (48h minimum), séchage au soleil ou cuisson à gros bouillons – neutralisent jusqu’à 90% du cyanure. Mais face à l’urgence alimentaire, ces étapes sont parfois sacrifiées. « Une erreur de timing ou de température peut tout changer », alerte un rapport de l’OMS.

En 2023, une intoxication collective en Tanzanie a fait 5 morts et 47 hospitalisations après la consommation de farine de manioc mal traitée. La sécheresse avait poussé les habitants à accélérer le processus de detoxification. Preuve que même les communautés expérimentées restent vulnérables. « Le danger est invisible : le goût amer, signe d’une haute teneur en cyanure, disparaît à la cuisson », précise une enquête sanitaire locale.

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