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Diplômée d’Oxford, elle vit recluse depuis 17 ans dans une cabane de boue auto-construite : sa méthode insolite pour une vie sans eau ni électricité

Julie K.
7 Min de lecture

Diplômée de la prestigieuse université d’Oxford, Emma Orbach a tourné le dos aux promesses d’une carrière brillante pour vivre en autarcie totale depuis dix-sept ans. Dans une cabane de boue auto-construite, au cœur de la nature galloise, cette ex-urbaine rejette eau courante, électricité et technologies modernes. Son quotidien ? Cultiver son potager, élever des animaux et dépendre des dons de visiteurs pour payer sa taxe mensuelle de 63 €. Un choix radical qui divise sa famille, fascine les défenseurs de la décroissance et s’inscrit dans un mouvement plus large : celui de la cabanisation, phénomène en expansion jusqu’en France.

Le parcours improbable d’une diplômée d’Oxford devenue ermite

Emma Orbach, formée à l’université la plus huppée du Royaume-Uni, intrigue par son renoncement aux codes sociaux. Mariée à un historien de l’architecture, elle fonde en 1993 la ferme écologique Brithdir Mawr avec un rêve : créer un modèle de vie durable et solidaire. Mais les autorités galloises, ne retrouvant pas les permis de construire, ordonnent son démantèlement cinq ans plus tard. Malgré une victoire judiciaire en 2000, cette bataille administrative la marque profondément.

En 1999, elle opère une rupture radicale : l’ex-urbaine quitte communauté et famille pour s’installer dans une cabane de boue, bâtie de ses mains. « Je ne supportais plus les compromis », confie-t-elle au site Toits Alternatifs. À 68 ans, cette femme diplômée en langues orientales incarne désormais l’autodémolition sociale, privilégiant la cueillette de plantes sauvages aux conférences académiques. Un virage qui nourrit autant l’admiration que l’incompréhension.

17 ans d’autarcie : les secrets de survie dans une hutte sans eau ni électricité

À 6h, Emma Orbach commence sa journée par l’entretien de son potager et la récolte de l’eau dans la source voisine. Sa hutte de terre de boue, construite sans machines ni matériaux industriels, reste fraîche l’été et isolée l’hiver. Pour subsister, elle élève chèvres, poules et chevaux, transforme plantes sauvages en remèdes, et utilise une compost-toilette rudimentaire. « Le soleil dicte mes horaires, pas les horloges », explique-t-elle.

Son unique concession au monde moderne ? Une harpe celtique pour accompagner ses soirées à la lueur des bougies. Aucun panneau solaire ni générateur ne perturbe ce retour à l’essentiel. « La vraie liberté, c’est de ne dépendre de personne », affirme celle qui lave son linge dans un ruisseau et stocke ses aliments dans des jarres en argile. Un mode de vie éprouvant, mais qu’elle dit préférer « mille fois aux illusions du confort moderne ».

Une famille divisée par les choix radicaux d’Emma

Trois enfants trentenaires, un mode de vie diamétralement opposé : là où Emma cultive l’autosuffisance, sa progéniture a opté pour les conforts de la ville et les métiers connectés. Lors de leurs rares visites, téléphones et ordinateurs restent à l’entrée de la cabane, condition sine qua non pour pénétrer dans l’univers déconnecté de leur mère. « Ils comprennent mon choix sans le partager », glisse-t-elle.

Si les retrouvailles se limitent à quelques jours par an, Emma assume ce fossé générationnel. « Je ne leur impose rien, mais ils savent qu’ici, le wi-fi n’existe pas », ironise-t-elle. Ses enfants, habitués aux supermarchés et aux réseaux sociaux, observent avec curiosité ses jarres de conservation et ses nuits sans ampoules. Un contraste qui illustre un dilemme moderne : jusqu’où pousser l’indépendance sans sacrifier les liens familiaux ?

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