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Élisabeth Borne crée la polémique : « Dès la maternelle, penser à son métier… » Son équipe révèle l’objectif caché

Julie K.
7 Min de lecture

Élisabeth Borne déclenche une controverse en affirmant que les enfants doivent « penser à leur métier dès la maternelle », lors d’un déplacement dans une école de Rueil-Malmaison. La ministre de l’Éducation évoque les 200 000 réorientations post-bac pour justifier cette approche, provoquant une vague de critiques chez les enseignants et l’opposition. Son équipe réplique en insistant sur le « vrai objectif » : combattre l’autocensure des filles en mathématiques, évoquant une étude scientifique sur les stéréotypes genrés. Borne, elle, puise dans son parcours personnel pour défendre sa vision, tandis que des mesures contre les biais d’orientation sont annoncées pour 2026.

Élisabeth Borne plaide pour une réflexion précoce sur l’orientation

Élisabeth Borne lance un pavé dans la mare lors de sa visite dans une école de Rueil-Malmaison, le 28 mars 2025. Face à des élèves de maternelle, la ministre de l’Éducation nationale assène : « Il faut se préparer très jeune, dès le départ, presque depuis la maternelle, à réfléchir à son métier demain ». Un discours étayé par un chiffre-choc : 200 000 élèves en réorientation chaque année via Parcoursup, selon les données officielles.

La locataire de la rue de Grenelle lie explicitement cette orientation précoce à la lutte contre « l’engorgement des filières universitaires ». Une référence directe au discours d’Emmanuel Macron en 2022, qui envisageait déjà une sensibilisation aux métiers « dès la 5e ». Son équipe tempère pourtant : « Aucun retour aux filières techniques avant le collège n’est programmé », précisant que l’objectif est de « ne fermer aucune porte » aux élèves.

Une sortie qui provoque un tollé éducatif

Les propos de la ministre font immédiatement monter la pression dans les rangs enseignants. Jean-Luc Mélenchon réagit sur X : « On ne formate pas des enfants de 4 ans ! », rappelant son opposition historique à l’orientation précoce. Le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, dénonce une « obsession productiviste » et alerte sur « l’angoisse générée chez les tout-petits ».

La polémique ravive le débat sur le collège unique, institué en 1975. Emmanuel Macron avait lui-même évoqué en 2022 une sensibilisation aux métiers « dès la 5e », avant de nuancer ses propos face aux critiques. Un parallèle souligné par La France Insoumise : « Borne reprend le pire du programme macroniste en matière éducative », accuse un député LFI, pointant un risque de « tri social dès le berceau ».

Le cabinet de Borne monte au créneau

Face à la controverse, l’entourage de la ministre dément catégoriquement toute volonté d’orientation précoce. « Le sujet, c’est de donner confiance aux enfants pour qu’ils ne s’interdisent aucun choix », insiste une conseillère, citant l’exemple des mathématiques. Dès le CP, les filles décrochent dans cette matière alors qu’elles ont « le même niveau initial que les garçons », souligne-t-elle, rappelant que 33% seulement des diplômés en STEM sont des femmes.

Une étude de l’Institut des politiques publiques vient étayer ce constat : « Les stéréotypes de genre influencent les enfants dès 6 ans ». Le cabinet annonce des modules de sensibilisation dès la maternelle pour « déconstruire les idées reçues ». Borne elle-même justifie cette politique par son parcours : « Les sciences m’ont protégée des aléas de la vie », confie-t-elle, faisant allusion à ses épreuves personnelles.

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