Éviter les PV en cachant sa plaque avec une feuille : une astuce insolente, relayée sur les réseaux, fait trembler les municipalités. Sébastien Dufour, avocat spécialisé, relance le débat en affirmant que cette méthode n’est pas illégale grâce à un vide juridique. Dans une vidéo TikTok devenue virale, il explique pourquoi « il suffit de… » pour contourner les radars de stationnement automatisés. Entre fronde des automobilistes et colère des collectivités, la polémique enfle.
L’astuce de la feuille expliquée : comment cacher sa plaque d’immatriculation
Des automobilistes redoublent de créativité pour contourner les radars de stationnement : feuilles mortes, masques chirurgicaux, torchons ou ruban adhésif sont placés stratégiquement sur une partie de la plaque d’immatriculation. Le but ? Bloquer la Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation (LAPI), ce système utilisé par les municipalités pour scanner les véhicules mal stationnés. En cachant quelques caractères, ils empêchent l’envoi automatique des amendes, une technique partagée massivement sur TikTok.
Si cette pratique semble rudimentaire, elle répond à une réalité technique : les véhicules équipés de LAPI ne peuvent pas relever manuellement les obstacles sur les plaques. Résultat, des conducteurs en situation de handicap munis de cartes mobilité inclusion se font aussi verbaliser par erreur, faute de reconnaissance optique. Face à ce bug technologique, l’astuce du masquage gagne du terrain, malgré son aspect clairement provocateur.
Le système LAPI décrypté : comment les municipalités traquent les infractions
Les voitures LAPI, équipées de caméras haute définition, parcourent les rues pour scanner les plaques d’immatriculation. Ces images sont transmises en temps réel à un serveur central qui croise les données avec les registres de paiement du stationnement. Si aucune transaction n’est trouvée, une amende est générée automatiquement, sans intervention humaine. Un processus redoutablement efficace… mais imparfait.
Car le système bute sur des limites techniques : il ne reconnaît pas les cartes mobilité inclusion, exposant les conducteurs handicapés à des PV injustifiés. Pire, les opérateurs des véhicules LAPI n’ont pas le droit de descendre vérifier manuellement une plaque masquée. Résultat : des dizaines de milliers de PV envoyés chaque année, tandis que des automobilistes malins exploitent cette faille en toute impunité.
Sébastien Dufour, l’avocat qui défend la légalité de la technique
Maître Dufour, avocat parisien spécialisé en droit routier, s’appuie sur une subtilité du Code de la route pour légitimer l’astuce. Il cite l’article R317-8, qui interdit d’altérer les plaques « en circulation » : or, un véhicule stationné n’est pas considéré comme tel. « Il suffit de cacher sa plaque […] pour échapper au système LAPI », martèle-t-il dans une vidéo TikTok vue des millions de fois.
Dans un entretien à BFMTV, l’avocat précise : « Les collectivités ne peuvent pas savoir qui a stationné le véhicule ». Une faille exploitée par les automobilistes, puisque les PV doivent légalement cibler le conducteur, non le propriétaire. Malgré ses révélations, Dufour rappelle que payer son stationnement reste « la solution la plus sûre », même si « la tentation de tricher est compréhensible ».
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