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François Bayrou prêt à taxer les milliardaires mais révèle cette règle inattendue : Sans ça, c’est non

Julie K.
7 Min de lecture

François Bayrou ouvre la voie à une hausse des impôts pour les plus riches, mais pose une condition clé : attractivité de la France avant tout. Lors d’un passage sur BFMTV, le président du Modem qualifie cette mesure de possible, à condition d’éviter tout « coup de tonnerre fiscal » qui découragerait les investisseurs. Entre propositions de flat tax à 35%, alliances inédites avec le PCF et désaccord avec Bruno Le Maire, le débat sur la taxation des milliardaires s’embrase. Alors que l’Élysée promet une décision imminente, les fortunes françaises retiennent leur souffle.

Ouvrir la porte à une taxation renforcée… sous condition

François Bayrou évoque une hausse de la fiscalité pour les plus riches lors de son intervention sur BFMTV, tout en y posant un garde-fou : « vérifier que ça ne va pas nuire à l’attractivité de la France ». Le président du Modem insiste sur la nécessité d’éviter les mesures brutales, prônant une approche concertée et progressive. « Est-ce qu’on peut améliorer la fiscalité du capital ? Oui, on peut », affirme-t-il, citant en exemple l’impôt minimal européen de 15% déjà appliqué aux multinationales.

Le maire de Pau relance ainsi un débat explosif, en rappelant les propositions historiques de son parti : une flat tax à 35% sur les « super-dividendes » ou le renforcement des taxes sur les rachats d’actions. « Pas de coup de tonnerre fiscal », prévient-il cependant, soulignant que toute réforme doit s’accompagner d’une étude rigoureuse des conséquences économiques. Un équilibre délicat entre justice sociale et compétitivité nationale.

Des mesures ciblées pour les « super-dividendes » et les rachats d’actions

Depuis 2022, les députés centristes défendent une flat tax à 35% spécifiquement appliquée aux « super-dividendes », visant les revenus du capital dépassant un certain seuil. Une autre proposition phare du Modem concerne le renforcement de la taxation sur les rachats d’actions des grandes entreprises, perçus comme une optimisation fiscale au détriment des investissements productifs.

Les économistes pointent cependant le risque d’effet domino : « Augmenter la fiscalité du capital sans coordination européenne pourrait pousser les investisseurs vers d’autres pays », analyse un expert de l’OFCE. François Bayrou le reconnaît : « On ne peut pas agir par surprise », insistant sur l’importance d’un calendrier prévisible pour rassurer les marchés. Un discours qui contraste avec l’urgence sociale défendue par d’autres acteurs politiques.

Une alliance inédite pour une taxe exceptionnelle au niveau européen

Le Modem et le Parti communiste français (PCF) cosignent en mars 2025 un rapport commun plaidant pour une taxation exceptionnelle des plus gros patrimoines dans l’Union européenne. Cette proposition, qualifiée d’« historique » par Jean-Paul Mattei, chef des députés centristes, vise à harmoniser les règles fiscales face à l’explosion des inégalités post-crise.

« C’est une réponse à l’urgence sociale », défend Mattei, soulignant le caractère temporaire du dispositif. Un pied de nez à Bruno Le Maire, qui privilégie une approche mondiale via l’impôt minimum pour les milliardaires. L’étude de l’Observatoire européen de la fiscalité, évoquant 250 milliards de dollars de recettes potentielles, alimente le débat. Mais l’idée divise : certains États membres redoutent déjà un braquage des investisseurs.

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