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Hauts-de-Seine : une banane donnée à un bébé en crèche déclenche une vague de colère, les parents lancent cet ultimatum…

Julie K.
7 Min de lecture

Hauts-de-Seine : une banane offerte lors d’un repas en crèche plonge un bébé allergique en réanimation, déclenchant une onde de choc nationale. Les parents intentent une action juridique contre l’établissement, exigeant « des garanties immédiates », tandis que le mouvement #ProtègeMonBébé mobilise des centaines de familles devant les crèches. La direction reconnaît un « dysfonctionnement grave » mais assure collaborer avec le SAMU et l’ARS pour revoir ses protocoles.

Une banane provoque l’arrêt respiratoire d’un bébé de 8 mois

Le 9 janvier 2025, à la Crèche Les P’tits Mômes de Clichy (Hauts-de-Seine), une auxiliaire propose une purée de banane à un nourrisson pourtant signalé « allergique sévère » dans son dossier. En quinze minutes, l’enfant présente un œdème du visage et des difficultés respiratoires, nécessitant l’intervention du SAMU et une injection d’adrénaline. Le bébé est évacué en urgence absolue vers l’hôpital Beaujon, où il reste hospitalisé 48 heures sous surveillance continue.

Les parents fournissent à la rédaction la fiche allergie plastifiée remise à la crèche en décembre 2024, accompagnée d’une ordonnance médicale en caractères rouges. « Ils savaient. On avait même refait un point en équipe après ses dernières réactions aux œufs », insiste la mère, montrant des photos du repas annotées « sans fruits à coque, sans banane ». Le couple a déposé plainte pour mise en danger de la vie d’autrui dès le lendemain matin.

Les parents exigent licenciement et réforme des protocoles

Par huissier interposé, la famille transmet à la crèche un ultimatum de sept jours exigeant le « renvoi immédiat » de l’employée ayant servi la banane, et la mise en place d’un double contrôle systématique des allergies. Le document réclame aussi des formations validées par l’ARS pour tout le personnel, et « un défibrillateur dans chaque section » d’ici fin avril 2025. « On ne négociera pas », martèle le père lors d’une conférence de presse improvisée devant la préfecture.

La pétition #ProtègeMonBébé, lancée le 10 janvier, recueille déjà 18 000 signatures et inspire une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale. « Cette crèche appliquait pourtant le protocole « Vigilance Aliments » », nuance la directrice régionale de la PMI, soulignant que quatre agents sur dix-sept dans l’établissement avaient suivi la formation allergies en 2024.

La crèche invoque une erreur humaine malgré des procédures strictes

La directrice présente un classeur de 73 pages détaillant le protocole « Vigilance Aliments », validé par l’ARS en juin 2024. « Chaque repas doit être validé par deux professionnels, avec vérification des fiches sanitaires individuelles », explique-t-elle, reconnaissant toutefois un « oubli inacceptable » lors du service du 9 janvier. L’établissement annonce l’achat de trois défibrillateurs et une collaboration renforcée avec le SAMU pour des formations « sur simulateur » dès février 2025.

Le syndicat des auxiliaires de puériculture conteste : « 17% seulement du personnel avait suivi la formation allergies, par manque de remplaçants », argue sa déléguée. Des employés sous couvert d’anonymat dénoncent « des effectifs squelettiques » et des fiches régimes alimentaires mélangées avec les menus généraux. La crèche promet désormais des briefings hebdomadaires obligatoires et un code couleur distinctif sur chaque dossier médical.

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