Gironde – Un drame rural secoue la commune de Coimères. Un voisin abat la chienne Tara de 17 impacts de plomb, prétendant se défendre contre un prédateur de ses poules. Le corps du rottweiler, découvert ligoté dans un drap bleu, déclenche l’indignation des propriétaires. « Il a choisi la violence au lieu du dialogue », dénoncent-ils, tandis que le suspect risque 5 ans de prison pour acte de cruauté. Un procès attendu en novembre 2025 cristallise les tensions entre voisins.
Le corps de Tara retrouvé ligoté et criblé de plomb
Le 4 mars 2025, Nicolas et Audrey découvrent l’impensable en bordure d’un bois près de Coimères (Gironde) : le corps sans vie de Tara, leur rottweiler adorée. L’animal gît dans un fossé, enveloppé dans un drap bleu et saucissonné avec une cordelette. « Elle avait des impacts de plomb sur l’abdomen et la mâchoire. On aurait dit un carnage », racontent-ils, encore sous le choc. Le couple dépose immédiatement plainte et mène sa propre enquête.
Les indices s’accumulent : 17 impacts de balles sont identifiés sur le cadavre, révélant une violence inouïe. « Qui tire autant sur un chien ? », s’indignent les propriétaires. Le drap et la corde bleue, soigneusement choisis, suggèrent un acte prémédité. Aucune preuve ne relie cependant Tara à l’attaque des poules voisines, un élément central qui alimente la colère du couple.
Le voisin avoue l’exécution de Tara en « légitime défense »
Trois semaines après les faits, le voisin des propriétaires est interpellé et passe aux aveux. « Je l’ai fait pour protéger mes poules », explique-t-il en garde à vue, affirmant avoir agi sous l’impulsion de la légitime défense. L’homme reconnaît avoir tiré 17 plombs sur l’animal, qu’il accuse d’avoir « dévasté » son poulailler. « J’étais persuadé qu’elle recommencerait », justifie-t-il, sans fournir de preuves.
Les éléments contredisent pourtant sa version : aucune trace de Tara n’est relevée près des poules, et d’autres animaux errants fréquentent la zone. « Il a choisi la pire solution : exécuter notre chienne comme un criminel », réagit Nicolas. Le drap et la corde utilisés pour camoufler le corps soulèvent aussi des questions sur un possible acte prémédité, loin de l’urgence invoquée par le suspect.
Les propriétaires contre-attaquent : « Tara n’a jamais touché à ses poules ! »
Nicolas et Audrey balaient d’un revers de main l’argument de la légitime défense. « Il n’y a aucune trace de Tara près de son poulailler », martèle Audrey, soulignant que d’autres chiens et renards rôdent régulièrement dans ce secteur rural. « Pourquoi cibler notre chienne ? Il aurait pu venir en parler », regrette-t-elle, évoquant un manque total de dialogue.
Le couple dénonce une exécution préméditée, pointant le « soin » avec lequel le corps a été ligoté et caché. « S’il pensait vraiment à ses poules, il aurait installé des caméras ou un piège », argue Nicolas. Ils réclament justice pour Tara, dont le seul tort aurait été de se promener librement, comme le permettent les habitudes campagnardes.
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