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Il squatte une maison, la rénove de fond en comble et balance : Je devais partir après le Ramadan…

Julie K.
6 Min de lecture

Un squatteur marseillais défie les lois immobilières en rénovant une maison abandonnée, suscitant un débat national entre propriétaires outragés et soutiens en ligne. Alors que l’homme affirme avoir « rendu le lieu habitable » avant la fin du Ramadan, son départ précipité et les 15 000€ de travaux réalisés plongent la justice dans un imbroglio juridique inédit.

Un squat insolite à Marseille : l’occupant transforme une maison abandonnée en chantier de rénovation

Un homme de 34 ans occupe illégalement une maison vide du 3ᵉ arrondissement de Marseille depuis début mars 2025. Alerté par des voisins inquiets des allers-retours nocturnes, le propriétaire découvre avec stupeur des travaux de rénovation avancés : sols carrelés, murs repeints en blanc et système électrique entièrement refait. Le bâtiment, laissé à l’abandon pendant deux ans, présente désormais des caractéristiques d’un logement fonctionnel.

L’occupant justifie son action en déclarant avoir « voulu rendre le lieu habitable en attendant la fin du Ramadan ». Des outils professionnels et des matériaux de construction sont retrouvés sur place, suggérant une préparation minutieuse. Les autorités relèvent l’absence de dégradations volontaires, contrairement aux squats traditionnels, mais ouvrent malgré tout une enquête pour violation de domicile.

Des travaux professionnels qui intriguent : plomberie neuve et parquet en chêne

Une expertise commandée par le propriétaire révèle l’ampleur des transformations : 15 000€ de matériaux haut de gamme investis, dont une plomberie neuve et un parquet en chêne massif. Les artisans mobilisés, recrutés via des associations locales, ont travaillé bénévolement sous la coordination de l’occupant, « ancien ouvrier du BTP en reconversion » selon ses déclarations aux gendarmes.

Le paradoxe saisit les experts : un squat illégal doté d’un carrelage italien dans la salle de bains. « C’était un défi technique », explique l’homme, montrant des joints parfaitement alignés. Les autorités restent perplexes face à cette démarche hybridant occupation illicite et rénovation méticuleuse, tandis que les factures des fournisseurs locaux attestent de livraisons volontaires.

Le vide juridique qui embarrasse la justice : amélioration illicite vs droit de propriété

La procédure d’expulsion lancée le 10 mars 2025 se heurte à l’article 322-4-1 du Code pénal, criminalisant la dégradation de bien d’autrui. Maître Lefèvre, avocat du propriétaire, souligne le paradoxe : « Les travaux, bien qu’illégaux, ont augmenté la valeur du bien de 20% selon nos estimations. L’occupant a-t-il commis un délit ou rendu service ? ».

Le tribunal judiciaire de Marseille examine une jurisprudence inédite : la qualification légale d’amélioration sans consentement. Le parquet argue que « l’intrusion reste punissable malgré les rénovations », tandis que la défense brandit des photos avant/après pour contester le préjudice. Aucun texte ne prévoit ce scénario où squatteur et propriétaire pourraient se partager les coûts des travaux.

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