Lyon, 1er avril 2025 – Le procès de Myriam J., employée d’une micro-crèche lyonnaise, s’ouvre dans un climat de stupeur : cette professionnelle de la petite enfance aurait recherché « Destop et enfants » sur Google 30 minutes avant d’administrer le déboucheur toxique à Lisa, bébé de 11 mois. Alors que l’accusée clame « Je n’ai pas voulu le tuer », les parents de la victime découvrent avec effroment les preuves numériques et les témoignages accablants sur son inaptitude à gérer les pleurs. Les professionnels de la crèche People&Baby restent muets face aux questions sur leurs procédures de recrutement.
1. Le drame de la micro-crèche People&Baby : chronologie d’une effroyable tragédie
Le 22 juin 2022 à 9h15, Myriam J., alors employée de la crèche lyonnaise, tape « Destop et enfants » sur son téléphone. Trente minutes plus tard, elle fait avaler une dose massive de ce produit corrosif à Lisa, 11 mois, pour stopper ses pleurs. Elle affirme aux secours qu’il s’agit d’une simple ingestion de gouache, retardant la prise en charge d’urgence. Les pompiers, alertés à 10h07, découvrent un bébé avec des brûlures au 3e degré sur le visage, les bras et le cou. « Ça sentait fort le détergent, aucun doute possible », témoigne le premier pompier intervenant.
À l’hôpital Femme Mère Enfant, les médecins réalisent l’ampleur du mensonge. La pédiatre en charge révèle : « On a cru à de la peinture, on a perdu 43 minutes. Avec Destop, même un lavage d’estomac n’aurait rien changé ». Les lésions internes, décrites comme « catastrophiques et irréversibles », entraînent le décès de Lisa avant midi. L’autopsie confirmera plus tard que la quantité ingérée équivalait à deux cuillères à soupe de produit pur.
2. Myriam J. : le portrait troublant d’une employée « dépassée » selon ses collègues
Dès son arrivée à la crèche en janvier 2022, plusieurs parents s’inquiètent du comportement de Myriam J. « Mon fils pleurait dès qu’elle le prenait dans ses bras », confie une mère au tribunal. Une ancienne collègue, Marine, décrit une professionnelle « visiblement inadaptée » : « Elle gardait les enfants à distance, zéro câlin. Quand ils criaient, elle se réfugiait dans la salle de change ». Les responsables de People&Baby reconnaissent lors de l’audience trois signalements pour « manque d’attention », sans suite.
Le dossier de recrutement révèle une expérience limitée : Myriam J., 34 ans, a été embauchée après un stage de 3 mois en Ehpad, sans formation spécifique à la petite enfance. « On cherchait du personnel vite fait pendant le Covid », lâche une ex-gestionnaire sous couvert d’anonymat. Le psychologue commis d’office évoque lors du procès une « dissociation face à la détresse infantile », soulignant ses recherches Google du matin du drame sur « effets Destop nourrisson ». Aucune évaluation psychologique n’avait été exigée à l’embauche.
3. L’erreur médicale fatale : comment la désinformation a scellé le sort de Lisa
La fausse déclaration de Myriam J. sur une ingestion de gouache a provoqué une cascade d’erreurs. « Si on avait su que c’était du Destop, on aurait pratiqué un lavage gastrique immédiat », explique la pédiatre lors de son témoignage. Mais l’équipe médicale perd 43 précieuses minutes à traiter une intoxication fictive, pendant que le produit corrosif ronge les organes de Lisa. « Même en agissant plus tôt, l’issue aurait été la même », tempère le médecin légiste, soulignant les brûlures œsophagiennes jusqu’à l’estomac.
L’autopsie révélera des lésions compatibles avec 20 ml de Destop pur, soit l’équivalent d’une dose adulte. « L’œdème laryngé a bloqué sa respiration bien avant notre arrivée », précise la pédiatre, les yeux rivés sur l’accusée. Le rapport mentionne aussi des brûlures au troisième degré sur 12% du corps, dont la langue et les cordes vocales. « Elle a dû ressentir une douleur inimaginable », murmure un juré sous le choc, tandis que l’horloge du tribunal affiche toujours l’heure exacte du décès : 11h48.
*La suite de l’article sur la page suivante*