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Je voulais juste lui laisser des marques… : le procès glaçant de cet ex-mari qui a brûlé vive sa femme en pleine rue après l’avoir traquée

Julie K.
7 Min de lecture

Bordeaux, 24 mars 2025 – Le procès glaçant de Moundir B., accusé d’avoir brûlé vive son ex-femme devant son domicile de Mérignac en mai 2021, s’ouvre ce lundi devant la cour d’assises de Gironde. L’homme de 37 ans, jugé pour assassinat avec préméditation et guet-apens, avait tiré sur les jambes de Chahinez Daoud avant de l’arroser d’essence et de l’immoler en pleine rue. « Je voulais juste lui laisser des marques », avait-il déclaré aux enquêteurs, minimisant un acte qui avait traumatisé les témoins, dont un voisin menacé au pistolet. Les experts psychiatres et la stratégie de la défense face à la perpétuité requise focalisent les attentions.

Le drame de Mérignac : retour sur l’effroyable scène de crime en pleine rue

4 mai 2021, 18h – Chahinez Daoud, 31 ans, quitte son domicile de Mérignac pour récupérer ses trois enfants à l’école. Son ex-mari Moundir B., posté en guet-apens, lui tire deux balles dans les jambes avant de lui verser un bidon d’essence sur le corps. Sous les yeux horrifiés des riverains, l’homme de 37 ans active son briquet et réduit la jeune femme en « torche humaine », selon les termes du procureur.

Les images de vidéosurveillance, consultées par la cour, révèlent une préméditation minutieuse : l’accusé avait repéré les habitudes de sa victime durant trois jours. Un voisin, Gérard, décrit à la barre sa tentative avortée de secours : « Il m’a braqué avec son pistolet, puis il est parti en marchant normalement, comme si de rien n’était. » La scène, filmée sous sept angles différents, constitue la pièce maîtresse de l’accusation.

Procès hors norme à Bordeaux : l’étrange défense de Moundir B. face à ses contradictions

L’accusé maintient devant les jurés une version troublante : « Je voulais la punir, pas la tuer. Juste lui brûler la peau pour qu’elle porte mes marques. » Pourtant, l’expertise médico-légale confirme que Chahinez Daoud a succombé à des brûlures sur 95% du corps. Les psychiatres évoquent une « altération du discernement » liée à une paranoïa, tout en soulignant que l’ex-comptable « mesurait la portée de ses actes » selon le Dr Charles-Emmanuel Lulin.

La défense tente de faire pencher la balance vers un délire obsessionnel, brandissant des SMS où Moundir B. accuse sa femme « d’infidélité démoniaque ». L’accusation rétorque avec les 3 jours de filature et l’achat d’essence 48 heures avant le crime. Me Sylvie Noachovitch, avocate des enfants de la victime, tonne : « Son obsession, c’est le contrôle patriarcal poussé jusqu’au crime. La psychiatrie ne doit pas servir d’exutoire. »

Portrait troublant de l’accusé : du mari jaloux au meurtrier sous emprise paranoïaque

Moundir B., 37 ans, décrit par les enquêteurs comme un époux possessif, justifie son geste par la « conviction absolue » d’une infidélité de Chahinez. Pourtant, aucune preuve concrète n’étaye ses accusations d’« adultère démoniaque », formulées dès 2020 selon les messages présentés au procès. Les proches de la victime évoquent une jalousie maladive ayant culminé après leur séparation.

L’expertise psychiatrique révèle un glissement progressif vers la paranoïa, avec des épisodes de surveillance obsessionnelle des réseaux sociaux de son ex-femme. Un collègue de travail témoigne : « Il croyait voir des messages codés dans ses publications… ». La défense insiste sur ce délire non traité, face à une accusation qui souligne la préparation méthodique du crime, incluant l’achat d’essence et de gants de protection.