web statistic

Jean-Luc Mélenchon face à l’Europe : son aveu troublant sur les 500 000 euros de l’Olaf, « Je ne connaissais pas les règles… »

Julie K.
7 Min de lecture
Jean-Luc Melenchon, leader of the French left-wing party La France Insoumise (LFI), visited the Vencorex chemical plant in Pont de Claix near Grenoble to meet and discuss the company's situation with employees. As a reminder, the Lyon Commercial Court granted an additional six-month extension on March 6, with an interim hearing on April 3, to the Vencorex chemical company, which is in receivership. Pont de Claix, Grenoble, March 12, 2025.//ALLILIMOURAD_sipa.0358/Credit:MOURAD ALLILI/SIPA/2503121557

Jean-Luc Mélenchon se retrouve sous le feu des projecteurs de l’Europe : l’Office antifraude européen (Olaf) le suspecte d’abus de confiance et de détournement de fonds publics liés à l’emploi de deux assistants parlementaires entre 2013 et 2017. Le rapport final, révélé par Libération, pointe des irrégularités à hauteur de 500 000 euros, tandis que le dirigeant de LFI affirme, lors de son audition, « ne pas avoir connu les règles » encadrant ces contrats. Une affaire aux conséquences potentiellement lourdes, alors que le spectre de l’inéligibilité plane, comme pour Marine Le Pen.

L’enquête européenne qui vise Mélenchon depuis 8 ans

L’affaire remonte à 2017 : une plainte de l’eurodéputée d’extrême droite Sophie Montel déclenche une enquête de l’Office antifraude européen (Olaf) sur d’éventuels emplois fictifs au Parlement européen. Jean-Luc Mélenchon, alors à la tête du Parti de gauche, est visé aux côtés du Front national et du MoDem. Le rapport final, publié par Libération en mars 2024, révèle un préjudice estimé à 500 000 euros pour des contrats d’assistants parlementaires entre 2013 et 2017.

L’enquête survient dans un contexte tendu : quelques mois après l’affaire Fillon, les contrats européens sont scrutés. Les soupçons portent sur deux collaborateurs historiques de Mélenchon, Juliette Prados (son attachée de presse) et Laurent Maffeïs (son directeur de cabinet), rémunérés par Bruxelles tout en travaillant pour La France insoumise. Un dossier qui menace aujourd’hui le chef de file de LFI d’inéligibilité, à l’instar de Marine Le Pen.

Les révélations explosives du rapport final

Le document de l’Olaf dévoile un système organisé : Juliette Prados et Laurent Maffeïs, assistants parlementaires accrédités, résident à Paris et Montreuil entre 2013 et 2017, violant l’obligation de vivre près de Bruxelles ou Strasbourg. Ils perçoivent pourtant une indemnité de dépaysement de 16 % de leur salaire, réservée aux fonctionnaires européens expatriés. Pire : leurs échanges professionnels transitent par les serveurs du Parti de gauche, non par ceux du Parlement européen.

Les deux collaborateurs assurent « ignorer qui payait leurs frais de mission », selon le rapport. Lors de son audition en 2020, Jean-Luc Mélenchon botte en touche : « Si on n’a rien demandé au Parlement européen, c’est que ça a dû être payé par quelqu’un d’autre… Je suppose ». L’Olaf relève sa « méconnaissance assumée des règles », pourtant claires : un assistant accrédité doit travailler exclusivement pour l’institution européenne.

La défense contestée de Mélenchon

Lors de son audition par l’Olaf en septembre 2020, Jean-Luc Mélenchon multiplie les déclarations embarrassantes. « Je ne connaissais pas les règles de mission », assure-t-il à propos des frais de déplacement de ses collaborateurs. Puis il évoque une hypothèse floue : « Si on n’a rien demandé au Parlement européen, c’est que ça a dû être payé par quelqu’un d’autre… Je suppose ». Des propos qualifiés de « désintérêt assumé » par les enquêteurs.

Les avocats du leader insoumis contestent « l’interprétation partiale » du rapport, soulignant qu’aucune fraude directe n’est formellement établie. Mais l’Olaf maintient ses accusations : Mélenchon a « méconnu les critères réglementaires » en utilisant des fonds européens pour rémunérer des activités politiques. Une négligence qui pourrait basculer en abus de confiance ou détournement, selon la justice française.

*La suite de l’article sur la page suivante*