Le Livret A bientôt remplacé ? Alors que le gouvernement annonce un nouveau fonds d’épargne dédié à la défense, les épargnants s’interrogent sur l’avenir des placements traditionnels. Bpifrance, ce dispositif présenté comme une alternative, promet de mobiliser 5 milliards d’euros pour l’industrie militaire, avec un investissement minimum de 500 € bloqués pendant 5 ans. Mais la date-clé de septembre 2025, évoquée pour son lancement, laisse planer des doutes : risques financiers, incertitudes sur les rendements et préparation technique du projet occupent déjà les débats.
Contexte et annonce gouvernementale
Le gouvernement mise sur l’épargne des Français pour financer l’industrie de la défense. Face aux tensions géopolitiques et aux incertitudes liées à l’administration Trump, un fonds Bpifrance est proposé comme alternative au Livret A. Objectif affiché : récolter 5 milliards d’euros d’ici 2025 pour moderniser les équipements militaires, sans toucher aux placements existants.
Cette initiative répond à un besoin stratégique : réduire la dépendance aux alliances internationales tout en impliquant les citoyens. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, assure que ni le Livret A ni les autres comptes ne seront prélevés. Seuls les volontaires pourront y investir, via leur épargne ou leur assurance-vie, marquant un virage dans la gestion de l’épargne populaire.
Détails techniques du fonds de défense
500 € minimum, blocage sur 5 ans, aucun plafond : tels sont les critères du fonds Bpifrance. Contrairement au Livret A, dont l’État garantit le capital et le rendement (3% en 2025), ce nouveau dispositif expose les épargnants à un risque de perte total. Les fonds investis seront injectés dans des entreprises de défense non encore sélectionnées, sans assurance de rentabilité.
La différence majeure réside dans la liquidité : impossible de récupérer son argent avant 2030. Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, prévient : « Quand on investit en fonds propres, on peut tout perdre ». Aucun avantage fiscal n’est prévu, contrairement aux livrets réglementés. Un pari risqué, loin de la sécurité traditionnelle de l’épargne populaire.
Enjeux économiques et risques associés
« On peut tout perdre » : l’avertissement sans concession de Nicolas Dufourcq, directeur de Bpifrance, résume le principal écueil de ce fonds. Contrairement au Livret A, protégé par l’État, les 500 € investis ici ne bénéficient d’aucune garantie. Les rendements dépendront des performances des entreprises militaires choisies, un secteur volatile soumis aux aléas politiques et contractuels.
Le blocage des fonds jusqu’en 2030 complique la donne. Les épargnants habitués à la liquidité immédiate des livrets classiques devront renoncer à toute flexibilité. 5 milliards d’euros sont espérés, mais le gouvernement admet que le calendrier dépend de l’agrément de l’AMF et de la sélection des sociétés, deux étapes encore floues. Un pari sur l’avenir, sans filet de sécurité.