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Livret A : la chute historique à 1,70 % révélée pour le 1er août, 55 millions de Français perdront 130 € par an (le calcul qui inquiète)

Julie K.
7 Min de lecture

Livret A à 1,70 % : un séisme financier se prépare pour le 1ᵉʳ août 2025. Alors que 55 millions d’épargnants français pensaient avoir touché le fond avec la baisse de février, le rendement s’apprête à chuter à son niveau le plus bas depuis deux décennies, grignotant jusqu’à 130 € par an pour un livret rempli à 10 000 €. Entre inflation atone, taux directeurs en chute libre et silence assourdissant de Bercy, les alternatives comme le LEP ou l’assurance-vie s’imposent dans un paysage d’épargne en pleine mutation.

Comprendre le mécanisme du Livret A : pourquoi cette baisse est inédite

Le taux du Livret A obéit à une formule mathématique implacable : il correspond à la moyenne semestrielle de l’inflation et des taux interbancaires. Ces indicateurs, calculés entre février et juillet 2025, plafonnent respectivement à 1 % et 2,46 %, selon les projections de la Banque de France. Un cocktail qui conduit mécaniquement le rendement à 1,70 %, son niveau le plus bas depuis 2003.

La dernière révision en date, le 1ᵉʳ février 2024, avait déjà abaissé le taux de 3 % à 2,4 %. Mais la chute prévue pour août marque une rupture historique : jamais en vingt ans le livret n’avait perdu 1,3 point de rendement en seulement six mois. Un effondrement directement lié aux deux révisions annuelles, fixées par décret, qui ne laissent aucune marge de manœuvre aux épargnants.

Les deux moteurs de la chute : inflation et BCE en cause

L’inflation, premier pilier de la formule du Livret A, s’est effondrée depuis janvier 2025 : 1,6 % en janvier, puis 0,7 % en février et 0,8 % en mars, selon l’Insee. Les prévisions pour l’été tablent sur un taux moyen de 1 %, loin du seuil de 2 % qui aurait permis de soutenir le rendement. La Banque centrale européenne (BCE) accentue cette tendance avec deux baisses de ses taux directeurs en février et mars, visant à relancer l’économie.

Les marchés financiers anticipent une troisième coupe en avril, ce qui tirerait les taux interbancaires vers 2,46 %, contre 2,92 % début 2025. Cette politique monétaire accommodante, combinée à une inflation atone, verrouille mécaniquement la baisse du Livret A. L’absence de rebond économique significatif en zone euro prive les épargnants de tout espoir de redressement avant 2026.

130 € perdus par an : l’impact réel pour les épargnants

Avec 10 000 € sur un Livret A, les intérêts annuels tomberont à 170 € contre 300 € début 2024. Une perte sèche de 130 € qui, à l’échelle des 380 milliards d’euros d’encours, représente 4,94 milliards € de moins redistribués aux Français. « C’est une double peine pour le pouvoir d’achat », dénonce l’UFC-Que Choisir, soulignant que 24 % des ménages gardent plus de 8 000 € sur ce livret par défaut.

Face à cette érosion, le LEP (Livret d’Épargne Populaire), réservé aux foyers modestes, caracole à 3,5 % de rendement. Pourtant, seuls 12 millions d’éligibles sur 18 millions l’ont ouvert. Le LDDS, indexé sur le Livret A, subira lui aussi la baisse à 1,70 %, poussant les experts à recommander l’assurance-vie ou les comptes à terme pour les sommes supérieures à 10 000 €.

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