Manifestation pour Marine Le Pen : Les jeunes RN assument leur doctrine « Le parti avant la loi, quitte à… »
Place Vauban, Paris, 7 avril 2025 — Des centaines de jeunes militants du Rassemblement national brandissent drapeaux et slogans en soutien à Marine Le Pen, condamnée la veille dans l’affaire des assistants parlementaires. « Le parti passe avant la loi », clament-ils, défiant les critiques. Parmi eux, Apolline, 16 ans, et Samuel, 18 ans, incarnent cette génération prête à « s’exonérer des règles pour le bien commun », tandis que les références à Trump et aux réseaux sociaux trahissent une mue idéologique. Un seul credo : loyauté absolue au RN, quitte à bousculer l’État de droit.
Une jeunesse RN en bleu marine – Récit de la manifestation historique place Vauban
Apolline, 16 ans, ajuste son drapeau tricolore devant la statue de Vauban. Aux côtés de Louis et Alix, tous trois habitants de l’ouest parisien, ils forment le visage d’une génération qui « ne pouvait pas manquer ce premier meeting ». Lunettes de soleil et t-shirts sobres, ils scandent « Marine président ! » une heure avant le début officiel. 30 % des 18-25 ans auraient voté RN aux législatives de 2024 selon Ipsos, un record qui se matérialise ici par une marée de brassards bleu marine.
La condamnation de Marine Le Pen, trois jours plus tôt, n’entame pas leur ferveur. « C’est un ciel bleu marine, c’est un signe ! », lance Apolline en désignant les banderoles « Justice populaire, pas judiciaire ». Autour d’eux, des groupes de lycéens échangent des vidéos TikTok de Jordan Bardella, tandis que des étudiants en droit argumentent sur « l’illégitimité des institutions européennes ». La place résonne d’un slogan inédit : « Le peuple d’abord, les juges jamais ! »
« Nos parents avaient honte, pas nous ! » – La fierté revendiquée des 16-25 ans
Marie, 19 ans, montre sa carte des Jeunes RN du Val-d’Oise avec un soubre de défi. « Avant, les électeurs du RN se cachaient. Aujourd’hui, on assume ! » Sa génération, née après les années 2000, n’a connu que « Marine et Jordan », loin du « détail » de Jean-Marie Le Pen. Nathan, délégué RN de Haute-Savoie, enfonce le clou : « La droite traditionnelle pactise avec la gauche. Nous, on reste purs. » Ses trois acolytes, interdits de parler par la hiérarchie du parti, hochent la tête en silence.
Pourtant, l’histoire du mouvement pèse encore. « Le Front national ? Un truc de vieux », balaie Charles, 17 ans, avant d’évoquer la Palestine ou « l’identité perdue ». Si certains militants évoquent timidement l’ex-Waffen SS Pierre Bousquet, cofondateur du FN, la majorité suit Lucie, 22 ans : « Il faut que Bardella remplace Marine pour tourner la page. » Un constat partagé par Cloé, 20 ans, étudiante en marketing : « Jordan apprend sur le tas, comme nous. C’est ça qui rend le RN crédible. »
Bardella vs Le Pen – La bataille des icônes dans l’ADN du parti
« Marine doit passer la main à Jordan ! », tonne Lucie, 22 ans, sous les applaudissements d’un groupe d’étudiants. La phrase résume le défi interne au RN : concilier l’héritage Le Pen et l’aura montante de Bardella. « Elle a fait un travail énorme, mais son nom reste lié aux vieilles polémiques », explique la jeune militante, tandis qu’un cadre du parti souffle : « Nos donateurs préfèrent Marine, mais les adhérents veulent du sang neuf. »
Pourtant, la complémentarité fonctionne. Si les quadras reprochent à Bardella son « manque d’envergure », les 16-25 ans y voient une force : « Il est comme nous, il apprend en marchant », défend Cloé, 20 ans. La stratégie est calculée : Marine incarne la légitimité historique, Jordan le dynamisme des réseaux sociaux. Un duo résumé par un slogan : « Elle a planté l’arbre, lui le fait fructifier ! »
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