Marie Trintignant : un membre de Noir Désir brise le silence sur l’omerta « On a tous menti pour protéger… »
Vingt-deux ans après la mort de l’actrice, le documentaire Netflix De rockstar à tueur : le cas Cantat relance l’affaire avec des révélations glaçantes. Un ex-membre du groupe Noir Désir admet pour la première fois avoir participé à une omerta collective pour étouffer les violences de Bertrand Cantat. Des rapports médicaux secrets sur Krisztina Rády, des enregistrements inédits et des témoignages accablants éclairent les non-dits ayant entouré le drame. Le silence de l’entourage, dénoncé comme un facteur clé dans l’enchaînement des tragédies, pose une question brûlante : jusqu’où va la responsabilité des témoins ?
Netflix dévoile un documentaire explosif sur l’affaire Cantat
Le 27 mars 2025, Netflix met en ligne De rockstar à tueur : le cas Cantat, une mini-série documentaire qui secoue l’opinion. Le film dévoile des témoignages inédits, dont celui d’un ex-membre de Noir Désir, et des archives glaçantes sur le meurtre de Marie Trintignant en 2003. Parmi les pièces maîtresses : un rapport médical confidentiel concernant Krisztina Rády, l’ex-compagne de Bertrand Cantat, et des enregistrements vocaux révélant l’emprise du chanteur sur son entourage.
L’ancien musicien du groupe rock y admet sans détour une stratégie de mensonges orchestrée pour protéger l’image de Bertrand Cantat. « On savait qu’il était violent, mais on a choisi de se taire », confie-t-il, évoquant une « décision collective » du groupe et de Krisztina Rády. Ces révélations relancent le débat sur le rôle de l’omerta dans l’enchaînement des drames, de la mort de Marie Trintignant au suicide de Krisztina Rády en 2010.
Le dossier médical secret de Krisztina Rády ressurgit
Le documentaire révèle un rapport d’urgence de 2002 jusqu’ici inconnu, signé par un médecin du CHU de Bordeaux. Krisztina Rády y est décrite avec un décollement du cuir chevelu, des fractures au coude et un cartilage nasal cassé. Une ancienne employée des urgences témoigne : « Elle a minimisé les faits en parlant d’une chute, mais son état correspondait clairement à des coups ».
Ces blessures surviennent après une violente dispute avec Bertrand Cantat, selon le film. Pourtant, en 2004, Krisztina Rády avait assuré sous serment que le chanteur « ne l’avait jamais frappée ». Un contraste saisissant avec le dossier médical, qui mentionne aussi des consultations antérieures pour des hématomes. Les experts du documentaire soulignent que ces éléments, s’ils avaient été connus lors du procès, auraient alourdi la peine de Cantat.
Noir Désir et l’omerta démasquée : « On savait, on a fermé les yeux »
L’ancien membre de Noir Désir interrogé dans le documentaire lève le voile sur un système organisé de protection. « Tous, y compris Krisztina, on a menti aux flics, aux juges… Même entre nous, on évitait d’en parler », explique-t-il à la journaliste Anne-Sophie Jahn. Le groupe aurait pris la « décision collective » de couvrir les violences de Cantat après une réunion en 2001, selon ses dires.
Ces aveux éclairent les déclarations de Krisztina Rády au procès de 2004, où elle avait nié les coups. « Si on avait parlé, l’enquête aurait pris un autre tournant », reconnaît l’ex-musicien, ajoutant que la priorité était alors de « sauver le groupe, pas des vies ». Un silence qui a permis à Cantat d’écoper de huit ans de prison au lieu de quinze, et de reprendre sa carrière dès 2007.