
La Stratégie De Séduction De L’Extrême Droite Radicale
Cette séduction assumée révèle une stratégie politique à double détente. D’un côté, Marine Le Pen multiplie les gestes de normalisation médiatique. De l’autre, elle cultive discrètement ses liens avec la frange la plus radicale du mouvement national.
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Le timing de cette interview n’est pas innocent. En 2008, Jean-Marie Le Pen sort affaibli de sa débâcle présidentielle. Avec seulement 10,4% des voix, le fondateur du FN a signé son pire score depuis 1988. La bataille pour la succession s’intensifie, et Marine Le Pen doit consolider ses appuis dans toutes les composantes du parti.
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Rivarol représente alors un relais d’influence non négligeable. Son lectorat, certes confidentiel, irrigue les réseaux militants les plus durs. Accorder une interview à Jérôme Bourbon, c’est envoyer un signal fort à cette base radicale : Marine Le Pen reste fidèle aux fondamentaux idéologiques du mouvement.
Cette démarche contredit frontalement la posture publique de la future présidente du RN. Comment expliquer qu’elle qualifie Rivarol de « torchon antisémite » tout en acceptant de s’y exprimer ? Le double discours apparaît comme une constante de sa stratégie politique.
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L’archive révèle une vérité embarrassante : la dédiabolisation prônée par Marine Le Pen s’accompagne d’une séduction parallèle des éléments les plus extrêmes. Une ambiguïté qui questionne la sincérité de sa transformation supposée.