Morgane L., 36 ans, fait trembler la France entière après ses aveux glaçants. Cette habitante de Celon (Indre) reconnaît avoir étouffé ses trois nourrissons entre 2012 et 2020, échappant pendant huit ans à toute suspicion. Alors que les deux premiers décès avaient été classés en mort subite du nourrisson, le troisième déclenche une enquête qui révèle l’asphyxie mécanique. « Par pulsion », explique-t-elle aux gendarmes, dans un récit qui interroge autant les failles du système que les mystères de la psyché humaine.
Le triple infanticide de Celon : récit d’une affaire qui bouleverse la France
Morgane L., 36 ans, avoue en mars 2025 avoir étouffé ses trois enfants âgés de 3 à 7 mois entre 2012 et 2020. Les victimes, une fille de six mois en 2012, un garçon de sept mois en 2015 et une autre fille de trois mois en 2020, sont officiellement décédées de mort subite du nourrisson pour les deux premiers cas. C’est le troisième décès, survenu dans cette commune rurale de l’Indre peuplée de 827 habitants, qui provoque un « électrochoc » selon La Nouvelle République, entraînant l’ouverture d’une enquête pour homicide en 2022.
Le parquet de Châteauroux révèle qu’une expertise clé de septembre 2024 a établi l’asphyxie mécanique du troisième nourrisson. « Les méthodes employées correspondent aux aveux de la mère », précise Céline Visiedo, procureure de Bourges. Les gendarmes reconstituent alors un schéma implacable : les crimes, espacés de plusieurs années, s’inscrivent dans un contexte familial apparemment ordinaire, où le compagnon de Morgane L. reste sourd aux premiers doutes de l’entourage.
Une impunité troublante : les dysfonctionnements médicaux et judiciaires dévoilés
L’absence d’autopsie pour les deux premiers nourrissons, en 2012 et 2015, apparaît aujourd’hui comme un manquement critique. Les médecins signent alors des certificats de mort subite du nourrisson sans soupçonner un acte criminel, malgré la récurrence des décès. « Les protocoles médicaux n’ont pas été suivis à la lettre », confie un expert judiciaire sous couvert d’anonymat, soulignant que trois morts infantiles dans une même fratrie auraient dû alerter.
Les voisins de Celon décrivent pourtant une mère « détachée » dont le comportement « glaçait par son absence d’émotion ». Certains professionnels de santé locaux admettent, hors micro, avoir minimisé des signaux inquiétants. La Nouvelle République révèle qu’aucun signalement n’a été transmis aux services sociaux, malgré la scolarité de Morgane L. dans un « établissement adapté aux élèves en difficulté », un détail pourtant présent dans son dossier médical.
Morgane L. décryptée : enfance chaotique, psychologie et mécanismes de dissimulation
Adoptée puis abandonnée par sa mère biologique, Morgane L. grandit dans une instabilité affective marquée, selon les éléments transmis au Parisien. Son parcours scolaire en établissement spécialisé, réservé aux élèves en « grandes difficultés », et son métier de femme de ménage contrastent avec sa vie familiale apparemment stable : en couple depuis quinze ans avec le père des victimes.
Les psychiatres s’interrogent sur ces « pulsions » évoquées dans ses aveux, alors qu’aucun trouble mental n’avait été diagnostiqué auparavant. « Les expertises en cours doivent déterminer si elle présentait une pathologie psychiatrique méconnue ou un trouble du comportement », explique Me Pascaline Courthes, son avocate. Son entourage décrit une femme capable de mimer une normalité déconcertante, masquant ses actes derrière un rôle de mère discrète.
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