Mort d’Émile : l’affaire secoue toujours les Alpes-de-Haute-Provence. Près d’un an et demi après la découverte du crâne de l’enfant, l’enquête rebondit avec le suicide troublant du père Claude Gilliot, prêtre ayant baptisé le garçonnet. Ce dernier, âgé de 85 ans, laisse une lettre mentionnant « un véritable calvaire », tandis que la justice refuse d’y voir un lien avec le drame. Les tensions familiales, illustrées par la garde à vue des grands-parents maternels relâchés sans charges, alimentent les spéculations.
L’enquête relancée et le mystère persistent autour d’Émile
Le 13 mars 2025, les enquêteurs de la « cellule Émile » lancent une nouvelle vague de perquisitions au Haut-Vernet, relançant les interrogations sur cette affaire non élucidée. Alors que la théorie de l’accident est progressement écartée, les regards se tournent vers la piste familiale : Philippe et Anne Vedovini, grands-parents maternels d’Émile, sont placés en garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre », avant d’être libérés sans mise en examen. Leur implication présumée reste néanmoins une zone d’ombre.
Deux jours plus tard, un rebondissement saisissant survient : le père Claude Gilliot, prêtre ayant baptisé l’enfant, est retrouvé mort le 15 mars 2025, après un suicide par absorption de médicaments. Une lettre contenant des phrases glaçantes – « Je sombre dans la désespérance » – est découverte, poussant les gendarmes à perquisitionner son domicile. Malgré ces éléments, l’énigme demeure : qui est responsable de la mort du petit Émile, dont le crâne a été retrouvé en juillet 2023 ?
Les révélations troublantes du père Claude Gilliot avant son suicide
Dans sa lettre d’adieu, le père Claude Gilliot décrit une « désespérance » profonde et un « véritable calvaire », selon les éléments rapportés par sa sœur. Ces mots glaçants, écrits peu avant son suicide du 15 mars 2025, font écho aux menaces présumées de Philippe Vedovini, grand-père d’Émile. Ce dernier lui aurait vivement reproché d’avoir transmis à la presse une photo des parents de l’enfant, Colomban et Marie Soleil, alimentant les tensions entre les familles.
Islamologue réputé et professeur à l’Université d’Aix-Marseille, le prêtre de 85 ans était décrit comme « fragilisé » par l’affaire. Proche de la famille d’Émile, son rôle lors du baptême et ses éventuelles connaissances sur le drame interrogent. Pourtant, aucune preuve ne relie explicitement son geste fatal à la mort de l’enfant, laissant planer le doute sur les motivations de son acte.
La position ferme de la justice : « Aucun lien avec l’affaire Émile »
Le procureur Jean-Luc Blachon écarte catégoriquement toute connexion entre le suicide du père Gilliot et la mort d’Émile. « Ce décès ne justifie en rien l’ouverture d’une enquête », affirme-t-il lors d’une conférence de presse le 27 mars 2025, qualifiant le geste du prêtre de « suicide par absorption massive de médicaments ». Une position soutenue malgré la perquisition du domicile du religieux et les éléments troublants de sa lettre.
Les propos de la sœur du défunt, décrivant un homme « hanté » par l’affaire et subissant des remarques virulentes de Philippe Vedovini, ne suffisent pas à infléchir la justice. « Nous ne faisons pas de lien entre un prêtre et cette affaire », martèle Jean-Luc Blachon, cité par BFM TV. Le magistrat rappelle que le dossier reste centré sur les hypothèses criminelles impliquant la famille, malgré l’absence de preuves formelles.