Mort d’Emile : les grands-parents en garde à vue, les écoutes explosives et « un ADN qui… » plongent l’enquête dans un drame familial inédit. Quatre membres de la famille, dont les grands-parents du petit Emile, 2 ans et demi disparu en juillet 2023 dans les Alpes-de-Haute-Provence, sont placés en détention pour homicide volontaire et recel de cadavre. Alors que l’affaire resurgit après la découverte de son crâne en avril 2024, les enquêteurs s’appuient sur des écoutes téléphoniques révélant des tensions internes et des traces ADN non élucidées. Une procédure judiciaire historique ciblant des proches, qui relance les questions sur les circonstances de cette disparition troublante.
Les faits marquants de l’affaire
Le 8 juillet 2023, Émile, 2 ans et demi, disparaît mystérieusement lors d’un séjour chez ses grands-parents au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). Le 1ᵉʳ avril 2024, une promeneuse découvre son crâne sur un sentier escarpé, relançant une enquête jusque-là au point mort. Ce mardi, quatre membres de sa famille, dont ses grands-parents Philippe et Anne Vendovini, sont placés en garde à vue pour homicide volontaire et recel de cadavre. Une première judiciaire dans cette affaire ultra-sensible.
Les gendarmes de la section de recherche de Marseille interviennent à 6h30 au domicile des Vendovini, à La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), pour une perquisition en cours. Ces interpellations, préparées depuis des mois, surviennent malgré la thèse accidentelle toujours officiellement privilégiée. Un paradoxe qui interroge : les enquêteurs ciblent désormais l’entourage direct de l’enfant, présent ce jour-là lors de sa disparition « vers 17h », selon le récit familial.
Les révélations des enquêteurs
Les écoutes téléphoniques réalisées sur la famille Vendovini ont mis au jour des tensions internes, confirmant des conflits jusque-là insoupçonnés. Un élément clé : deux profils ADN non identifiés ont été retrouvés sur le tee-shirt d’Émile, relançant l’hypothèse d’une implication tierce. La saisie d’une jardinière de l’église du village, le 13 mars 2024, révèle aussi des traces « suspectes », sans lien direct avec les gardes à vue actuelles.
Si la thèse de l’accident reste officiellement privilégiée, les éléments techniques orientent l’enquête vers un scénario criminel. Le parquet d’Aix-en-Provence précise que ces mesures s’inscrivent dans une « phase de vérifications » destinée à confronter les suspects aux preuves accumulées. Parmi elles, l’incapacité supposée d’un enfant de 2 ans à parcourir 1,5 km en dénivelé, un argument central pour écarter la version initiale de la disparition.
Le timing troublant des gardes à vue
La décision de placer les grands-parents en garde à vue avait été envisagée dès mars 2024, mais la découverte du crâne d’Émile le 1ᵉʳ avril avait contraint les enquêteurs à reporter l’opération. Une contradiction apparente : ces interpellations ne découlent pas d’un élément récent, mais visent à confronter les suspects aux preuves accumulées depuis 2023.
La saisie nocturne d’une jardinière de l’église, le 13 mars 2024, avait pourtant relancé les spéculations. Le parquet précise que cet acte – révélant des traces « suspectes » – ne constitue pas le déclencheur direct des gardes à vue. Celles-ci, limitées à 48 heures maximum, répondent à une logique d’ultime confrontation entre les déclarations familiales et les indices techniques, dont les fameuses écoutes téléphoniques.