Niort sous le choc : ce lundi 6 mai, une fillette de 2 ans et demi perd la vie après avoir été percutée par une voiture pilotée par un octogénaire, au pied de l’église Saint-André. Le drame se produit dans une rue du centre-ville limitée à 30 km/h, alors que l’enfant marchait avec ses parents et son frère d’un an. Malgré les secours mobilisés en urgence absolue, la petite n’a pas survécu à ses blessures. Le conducteur de 81 ans, tout comme la famille endeuillée, reste hospitalisé sous le coup d’un profond traumatisme. Une enquête policière vise à éclaircir les circonstances de cet accident inexpliqué.
Un drame aux données troublantes : octogénaire, zone 30 et questions en suspens
18h05, lundi 6 mai : la vie bascule rue Saint-Maixent, artère pavée jouxtant l’église Saint-André à Niort. Une fillette de 2 ans et demi, tenue par la main de ses parents, est fauchée par une Citroën C3 grise conduite par un homme de 81 ans. Le frère cadet de la victime, âgé d’un an, assiste impuissant à la scène. La zone est pourtant strictement limitée à 30 km/h, équipée de ralentisseurs et signalée par des panneaux lumineux.
Les premiers constats de police soulignent un paradoxe : aucun excès de vitesse n’est enregistré sur les capteurs municipaux. Le véhicule, contrôlé technique valide, ne présentait pas de défaillance mécanique apparente. Les enquêteurs s’interrogent sur l’angle mort du conducteur et la trajectoire soudaine de l’enfant, dont la cause reste officiellement « indéterminée ». Une donnée alimente les spéculations : le quartier connaît habituellement 3 accidents par an en moyenne, tous sans gravité.
Paroles sous emprise du trauma : parents muets, conducteur « dévasté », la cellule psy activée
Le service de traumatologie de l’hôpital de Niort abrite deux drames parallèles. D’un côté, les parents de la fillette, tous deux âgés de 34 ans, subissent une « sidération post-traumatique » selon le psychiatre intervenant. Leur fils d’un an, indemne physiquement, présente des troubles du sommeil nécessitant un suivi pédopsychiatrique. De l’autre, le conducteur octogénaire, hospitalisé sous perfusion, répète sans cesse : « Je ne l’ai pas vue… ». Son avocat précise qu’il n’a aucun antécédent judiciaire et possède un permis valide jusqu’en 2026.
Les pompiers arrivés en 4 minutes décrivent une scène de chaos glacial : la poussette renversée, le doudou taché de sang, le conducteur figé au volant. Un commerçant de la rue Saint-Maixent témoigne : « J’ai entendu un cri déchirant, puis plus rien. Les parents étaient comme pétrifiés, ils serraient leur bébé contre eux ». La police a mis en place un dispositif d’aide aux témoins pour recueillir les moindres détails visuels ou sonores.
Enquête technique : véhicule aux normes, visibilité optimale… mais trajectoire inexplicable
La Citroën C3 grise, examinée au laboratoire de police technique de Poitiers, révèle un contrôle technique valide jusqu’en 2028. Les experts confirment que « les freins répondaient parfaitement » et que l’ABS a fonctionné 0,3 seconde avant le choc. Le système d’aide à la conduite (freinage automatique d’urgence) n’a pourtant pas détecté l’enfant – une anomalie que les ingénieurs tentent de reproduire en simulation.
Autre paradoxe : la visibilité était de 85 mètres selon les relevés météo, avec un soleil couchant ne masquant pas la chaussée. L’autopsie de la fillette établit qu’elle a été projetée à 2,10 mètres – une distance compatible avec une vitesse inférieure à 30 km/h. Les enquêteurs se penchent sur un « angle mort critique » du véhicule, combiné à une possible chute soudaine de l’enfant échappant à la main de son père. Les résultats toxicologiques du conducteur, encore attendus, pourraient trancher.