Capital révèle ce lundi 1er avril 2025 une pratique choquante dans les supermarchés français : des œufs estampillés « plein air » proviennent en réalité de poules confinées depuis novembre 2024. Malgré l’épidémie de grippe aviaire, les emballages gardent silencieux ce changement d’élevage… et les prix restent identiques. « On paie le même prix pour une tromperie ! » s’indignent des clients, tandis que la Belgique alerte ouvertement ses consommateurs.
Capital lève le voile sur une pratique troublante : des poules confinées depuis 5 mois malgré le label « plein air »
L’émission Capital diffusée sur M6 le 30 mars 2025 dévoile une réalité méconnue des consommateurs : les œufs vendus sous l’appellation « plein air » en France proviennent de poules enfermées en permanence depuis novembre 2024. Malgré l’obligation légale de sortie en extérieur pour bénéficier de ce label, les portes des poulaillers restent closes sur ordre du ministère de l’Agriculture, officiellement pour « protéger les volailles des oiseaux migrateurs porteurs de la grippe aviaire ».
Les journalistes de l’émission animée par Julien Courbet ont infiltré des élevages de plusieurs producteurs français. Le constat est sans appel : dans ces poulaillers XXL, les gallinacés n’ont pas accès à l’extérieur depuis cinq mois. « Elles n’ont pas le droit de sortir. On est encore en épizootie », explique un éleveur, avant d’ajouter en guise de justification : « L’été dernier, elles sortaient ». Une situation qui contredit pourtant l’étiquetage des boîtes d’œufs toujours estampillées « code 0 » ou « code 1 » en magasin.
Grippe aviaire et confinement forcé : pourquoi les producteurs français maintiennent l’appellation trompeuse
Le ministère de l’Agriculture impose depuis novembre 2024 le confinement strict des volailles, officiellement pour éviter la contamination par les oiseaux migrateurs porteurs de grippe aviaire. Une mesure sanitaire qui se heurte à un vide juridique : malgré cette restriction d’accès à l’extérieur, les producteurs continuent d’utiliser les codes 0 et 1 sur les boîtes d’œufs, synonymes de conditions d’élevage « en plein air ».
Pire : la réglementation européenne autorise cette pratique pendant 12 semaines maximum en cas de crise sanitaire. Or, le confinement dure depuis 5 mois en France. « L’été dernier, elles sortaient », tente de relativiser un éleveur dans le reportage de Capital, sans expliquer pourquoi l’étiquetage n’a pas été modifié. Contrairement à la Belgique, où les emballages précisent clairement « Pour me protéger, je ponds à l’abri », aucune transparence n’est exigée côté français.
La Belgique alerte les consommateurs, la France garde le silence : comparaison des pratiques d’étiquetage
Alors que la Belgique impose depuis des mois la mention explicite « Pour me protéger, je ponds à l’abri » sur les boîtes d’œufs, les producteurs français continuent d’utiliser les mêmes emballages qu’avant le confinement des poules. Une différence de transparence qui interroge : Capital révèle qu’aucune réglementation n’oblige l’Hexagone à informer les clients de ce changement d’élevage.
Pire : le prix des œufs « plein air » reste identique à celui pratiqué quand les poules avaient accès à l’extérieur. « On paie le même prix pour une tromperie ! », s’insurge un client interrogé dans le reportage. En Belgique, l’étiquetage modifié n’a pas entraîné de baisse des tarifs non plus, mais le ministère de l’Agriculture français se contente de promettre un déconfinement « prévu pour bientôt », sans calendrier précis.
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