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On se tutoyait, il venait prendre l’apéro : la vanne à 47 000 € qui a plongé ces retraités dans un cauchemar judiciaire

Julie K.
6 Min de lecture

Préfailles (Loire-Atlantique) – Jeanine et Claude, retraités de Couëron, voient leur rêve de bord de mer virer au conflit judiciaire. Après avoir investi 47 000 € dans un mobil-home du camping local, une simple boutade (« Tu es un peu casse-couilles ») leur vaut une expulsion pour « manque de respect ». Leur avocat dénonce un « cauchemar », alors que le tribunal de Nantes doit trancher sur ce cas emblématique des tensions entre propriétaires et gérants de résidences de loisirs.

Un rêve de retraite transformé en parcours du combattant

Jeanine et Claude, septuagénaires originaires de Couëron, investissent 47 000 € entre 2020 et 2022 pour s’installer au camping de Préfailles. Location d’un emplacement annuel, achat d’un mobil-home neuf et d’un cabanon : le couple y voit l’aboutissement de « leurs économies d’une vie », selon leur avocat. Le gérant du site, décrit comme « presque un ami », partage alors régulièrement l’apéritif avec eux.

Tout bascule pourtant en octobre 2022. En stationnant leur voiture sur un emplacement vide – « le camping était désert » –, les retraités déclenchent sans le savoir une escalade. Leur geste anodin marque le début d’un conflit qui fera voler en éclats leur projet de retraite paisible en Loire-Atlantique.

Une boutade de trop coûte 47 000 € au couple de retraités

Le 11 octobre 2022, un simple stationnement déclenche l’ire du gérant. « On a garé la voiture sur un emplacement libre, le camping était quasi vide », explique Jeanine. Bien que le couple déplace immédiatement le véhicule, Claude glisse une remarque en riant : « Tu es un peu casse-couilles, hein ? ». Une formule jugée « irrespectueuse » par le responsable, qui leur notifie quelques jours plus tard la fin de leur contrat locatif pour 2024.

La sanction paraît disproportionnée au regard des années de complicité. « Il tutoyait mes clients, partageait l’apéro chez eux », s’indigne l’avocat du couple, pointant l’incohérence entre ce « prétexte » et l’investissement financier des retraités. Le camping, sollicité par la presse, reste muet sur les motivations réelles de cette rupture brutale.

47 000 € évaporés : le cauchemar financier d’un couple de septuagénaires

La décision du gérant prive Jeanine et Claude d’accès à leur mobil-home neuf et au cabanon acheté « avec les économies d’une vie ». Leur avocat évoque un « cauchemar administratif », soulignant que le motif invoqué – une simple vanne – ne justifie pas légalement une expulsion. « On parle d’un investissement équivalent à un appartement », insiste-t-il.

Pendant ce temps, le mobil-home reste inutilisable sur son emplacement. « Ils paient toujours les charges, mais ne peuvent même pas y passer la nuit », détaille le défenseur du couple. La FNPRL relève ici un cas flagrant d’abus de pouvoir, qualifiant la gestion du conflit de « démonstration de force inacceptable ». Le tribunal de Nantes devra trancher sur cette équation : un mot d’humeur peut-il annuler un investissement de 47 000 € ?

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