Paris, 22 mars 2025 – Un violent carambolage impliquant trois voitures de police éclate à l’aube près de Montparnasse, après le refus d’obtempérer d’un chauffard en état d’ébriété. Dix policiers blessés, trois suspects interpellés et des véhicules détruits : les syndicats dénoncent « un fléau » qui met en danger quotidiennement les forces de l’ordre.
Un carnage en plein Paris : le récit minute par minute de la collision
À 5h45, le calme du quartier Montparnasse est pulvérisé par un fracas métallique. Au carrefour de l’avenue du Maine et du boulevard du Montparnasse (XVe), une BMW fuyant un contrôle percute violemment un feu tricolore. Deux voitures de police la percutent successivement à pleine vitesse, suivies d’une troisième venant du VIIe arrondissement. La première banalisée termine sa course sur le toit du véhicule du suspect.
Le conducteur, en état d’ivresse, avait entamé sa course poursuite après un refus d’obtempérer. « On a cru à un attentat », souffle un riverain réveillé par le choc. Les secours découvrent sur place trois véhicules de police réduits à l’état d’épaves et une chaussée jonchée de débris de verre et de tôles tordues.
Bilan humain : 10 policiers hospitalisés, des suspects déjà fichés
Treize blessés sont recensés au total, dont dix policiers pris en charge pour traumatismes dorsaux, fractures et commotions. Transportés en urgence relative vers l’hôpital Cochin, ils présentent tous un « pronostic rassurant » selon une source médicale. Les trois suspects – âgés de 19 à 30 ans – souffrent de contusions légères et sont écroués pour refus d’obtempérer aggravé.
Parmi eux, deux individus étaient déjà connus des services de police pour des délits routiers et des vols. Le conducteur, testé positif à 1,8 g d’alcool par litre de sang, n’avait aucun antécédent judiciaire. « On a immédiatement reconnu leurs visages », confie un agent des brigades territoriales, tandis que les secours décrivent une scène « apocalyptique » avec des airbags déployés et des uniformes tachés de sang.
Colère des syndicats : « Nos collègues paient le prix de l’inaction politique »
« Cet accident aurait pu être dramatique », tonne Loïc Walder de l’UNSA Police, évoquant une augmentation de 40% des refus d’obtempérer depuis 2023. Le syndicat exige « des peines plancher systématiques » contre les auteurs. Sur Twitter, Alliance Police interpelle : « Combien faudra-t-il de blessés pour que certains prennent la mesure ? », accompagné d’une photo des véhicules saccagés.
« Nous devons nous exposer pour protéger les usagers », déplore Reda Belhaj, porte-parole d’Un1té SGP Police-FO. Le syndicat souligne que 18 morts ont été recensés en 2024 lors de courses-poursuites. « La justice doit être ferme : quand un chauffard choisit de fuir, il doit savoir qu’il écopera du maximum », insiste-t-il, réclamant des moyens techniques supplémentaires pour limiter les interventions physiques.