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Propriétaires, cette loi oblige à payer une nouvelle facture jusqu’à 15 000 €… et vous n’étiez pas prévenus !

Julie K.
7 Min de lecture

Propriétaires, préparez-vous : une nouvelle loi impose une facture invisible de 5 000 à 15 000 €. Le Plan pluriannuel de travaux (PPT), obligatoire pour toutes les copropriétés d’ici 2025, tombe comme un coup de massue sur des millions de Français. Pire : 70% des concernés ignoraient son existence selon une enquête récente. Diagnostics coûteux, calendrier serré, risques légaux… Voici ce qui attend les propriétaires, petits ou grands, dans l’indifférence générale.

Une bombe financière à retardement pour 8 millions de copropriétaires

Le Plan pluriannuel de travaux (PPT) s’impose depuis 2023 comme une nouvelle pièce maîtresse de la législation immobilière. Obligatoire pour toutes les copropriétés d’ici 2025, ce diagnostic exige un audit complet des immeubles – isolation, réseau électrique, sécurité – avec un budget oscillant entre 5 000 € pour une résidence de 10 lots et 15 000 € pour les grands ensembles. Pourtant, de nombreux propriétaires découvrent cette obligation au dernier moment, comme en témoigne un résident de Boulogne-Billancourt : « On a reçu la facture du PPT deux mois avant le vote en AG, sans préavis. »

Derrière ce processus se cache une double peine : le PPT ne se contente pas de révéler les travaux nécessaires, il oblige à les planifier sur dix ans, créant une cascade de dépenses. Comparé au DPE, souvent perçu comme un simple formulaire, ce diagnostic engage une responsabilité légale. Un syndic parisien alerte : « Ne pas le réaliser expose à 1 500 € d’amende par lot. Mais le faire déclenche immanquablement des travaux coûteux. »

5 000 à 15 000 € : l’addition salée qui divise les copropriétés

Le coût du PPT varie du simple au triple selon la taille de l’immeuble : 5 000 € pour 10 lots, 10 000 € jusqu’à 100 lots, et 15 000 € au-delà. Un syndic lyonnais précise : « Les diagnostics électriques ou d’amiante peuvent alourdir la note de 30% ». Ces frais sont répartis entre propriétaires – entre 150 € et 600 € par lot selon les experts – comme l’illustre une copropriété marseillaise de 50 lots : « Avec 12 000 € de PPT, chaque appartement a dû payer 240 € en une fois. »

Pire : ces montants n’incluent pas les travaux, seulement leur identification. « Sur notre PPT, on a découvert l’obligation de refaire l’ascenseur pour 80 000 € », témoigne un propriétaire de Tours. Les syndics redoutent aussi les débordements de budget : « Les prestataires facturent parfois des audits partiels, ce qui oblige à recommencer le PPT », explique un cabinet d’audit parisien.

Calendrier 2023-2025 : un tsunami réglementaire pour les petites copropriétés

Depuis 2023, la loi impose le PPT aux immeubles de plus de 200 lots, depuis 2024 à ceux de 51 à 200 lots, et en 2025 aux 1 à 50 lots. Un calendrier qui prend de court 63% des petites copropriétés, selon une étude de l’Union nationale des propriétaires immobiliers. « On pensait être épargnés avec nos 15 lots », confie le président d’un syndic à Lille.

Les professionnels alertent sur l’effet domino de 2025 : « Plus de 4 millions de petits immeubles devront réaliser leur PPT en moins d’un an », prévient un expert juridique. Conséquence : risque de prestataires surchargés et hausse des tarifs de 20% à 40% d’ici la fin 2024. L’Union des syndics met en garde : « Certains auditeurs peu scrupuleux profitent déjà de l’ignorance des copropriétés pour facturer des audits incomplets. »

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