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« Tardes de Soledad » : le documentaire noté 4/5 dévoile les images inédites d’un « torero au regard fou » : « Chaque membre est accro à… »

Julie K.
8 Min de lecture

Tardes de Soledad, documentaire primé d’Albert Serra, fait actuellement sensation en salles avec une note presse de 4/5. Centré sur le torero Andrés Roca Rey, le film dévoile des images inédites de corridas, oscillant entre beauté hypnotique et violence crue. Lauréat de la Concha d’or à San Sebastian, il divise la critique : salué pour son approche immersive, il soulève aussi des questions sur la fascination malsaine pour un univers rythmé par la testostérone et le danger mortel.

Un documentaire primé qui secoue le paysage cinématographique

Tardes de Soledad, réalisé par Albert Serra, s’impose comme l’un des films marquants de l’année. Lauréat de la Concha d’or au Festival de San Sebastian, le documentaire débarque en salles avec une moyenne presse de 4/5 (AlloCiné). Après avoir dirigé Benoît Magimel dans Pacifiction (2022), Serra plonge cette fois dans l’univers méconnu de la corrida à travers le portrait du torero péruvien Andrés Roca Rey, décrit par les Cahiers du Cinéma comme une « exploration spirituelle » dépouillée de tout romantisme.

La critique salue unanimement l’audace visuelle du Catalan, qui filme les arènes avec une proximité inédite. Les Inrockuptibles résume : « Un monde parallèle, hallucinant et pourtant bien réel ». Mais le film divise sur le fond : si Transfuge le qualifie d’« extraordinaire », L’Obs fustige Roca Rey, vu comme un « petit monstre narcissique ivre de lui-même ». Une chose est sûre : personne ne sort indemne de ces 2h15 de mise à nu brutale.

Andrés Roca Rey, star narcissique au « regard fou »

Le documentaire d’Albert Serra braque les projecteurs sur le torero péruvien Andrés Roca Rey, dépeint comme une figure à la fois charismatique et troublante. Les Inrockuptibles décrit son « regard fou » et son rapport obsessionnel au danger, tandis que la caméra capte ses moments de vulnérabilité, loin des ovations des arènes. « C’est la solitude qui façonne un torero », explique Serra, montrant un homme déchiré entre l’adulation du public et l’isolement inhérent à son statut.

L’entourage du matador n’échappe pas à la critique : Les Inrockuptibles dénonce une « cuadrilla complètement accro à la testostérone et à l’adrénaline », évoquant des rites quasi tribaux. Les scènes de préparation – bandages serrés à outrance, rituels superstitieux – révèlent une communauté en « état second », selon le magazine. Libération y voit même une « étude sur le virilisme », soulignant comment Roca Rey incarne « un mâle au narcissisme pathologique », loin de l’image héroïque traditionnelle.

Des images inédites, entre beauté hypnotique et violence crue

Albert Serra révolutionne la représentation de la corrida avec des plans d’une proximité inédite : souffle du taureau capté au micro, blessures sanguinolentes du torero, ou détails de la souffrance animale. La Tribune Dimanche souligne cette « impressionnante dualité », entre scènes « à couper le souffle » et moments « insoutenables ». Une approche que Libération analyse : « Serra ne filme pas la corrida, il en fait le cadre d’une étude anthropologique », évitant tout militantisme pro ou anti-corrida.

Le réalisateur alterne ralenti poétique – lumière dorée sur les passes de cape – et séquences brutales, comme l’agonie d’un taureau ou les blessures à répétition de Roca Rey. Le Parisien résume : « Beau et dérangeant ». Télérama salue un « regard stupéfiant sur le combat entre la vie et la mort », tandis que Les Inrockuptibles parle de « sadisme » face à la « cruauté ritualisée ». Même les détracteurs reconnaissent la puissance sensorielle du film, renforcée par un montage hypnotique et une bande-son immersive.

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