À 27 ans, Shannin Desroches, infirmière canadienne, voit son existence basculer. Des douleurs abdominales persistantes, d’abord attribuées à une « simple intolérance au gluten » par les médecins, révèlent en réalité un cancer colorectal de stade 4, diagnostiqué après des mois d’errance médicale. « Trop jeune pour une maladie grave », lui répètent-ils, alors que des examens approfondis mettent au jour des tumeurs au côlon, à l’ovaire et au foie. Avec moins de 5% de chances de survie, la jeune femme entame une course contre la montre, entre chimiothérapie et espoir d’une nouvelle opération, tandis que son cas relance le débat sur les cancers précoces, deuxième cause de décès par cancer en France.
Des douleurs abdominales persistantes et un premier diagnostic erroné
En octobre 2023, Shannin Desroches, infirmière canadienne de 27 ans, ressent des douleurs aiguës dans le bas de l’abdomen gauche après chaque repas. Convaincue qu’un problème de santé sérieux se cache derrière ces symptômes, elle consulte son médecin traitant. « Les analyses sanguines étaient normales », explique-t-elle, mais les malaises persistent. Les professionnels de santé évoquent alors une intolérance au gluten, sans explorer davantage.
Pourtant, son état ne s’améliore pas. « Trop jeune pour souffrir d’une maladie grave », lui rétorquent plusieurs médecins lors de consultations répétées. Malgré leurs assurances, les douleurs s’intensifient. Une visite aux urgences débouche sur un diagnostic contradictoire : une échographie révèle des lésions sur le foie et une masse suspecte sur l’ovaire droit, déclenchant finalement des examens plus poussés.
L’aggravation des symptômes et le début d’un parcours chaotique
En décembre 2023, les douleurs abdominales de Shannin deviennent insupportables. Aux urgences, un médecin évoque une allergie au gluten, mais une échographie vient tout contredire : elle révèle des lésions hépatiques et une masse de 12 cm sur l’ovaire droit. « Sans l’infirmière proche de ma famille, qui a accéléré les examens, je serais peut-être encore dans le flou », confie la jeune femme, reconnaissante.
Le scanner et l’IRM, réalisés début 2024, confirment l’horreur : une tumeur au côlon, une autre à l’ovaire, 13 ganglions lymphatiques atteints et des métastases au foie. En avril 2024, Shannin est opérée en urgence. « Le chirurgien m’attendait à la sortie de l’IRM avec un brancard », raconte-t-elle, marquée par la précipitation glaçante des événements.
Le choc du diagnostic : cancer colorectal de stade 4 avec pronostic vital engagé
En avril 2024, les résultats du scanner et de l’IRM tombent comme un couperet : cancer colorectal de stade 4, avec métastases au foie. « Ils ont retiré une tumeur du côlon, une de l’ovaire et 13 ganglions lymphatiques », précise Shannin, dont le corps est déjà rongé par la maladie. Les médecins ne peuvent pas opérer les tumeurs hépatiques, jugées trop risquées à extraire.
Le pronostic est implacable : moins de 5% de chances de survie, une espérance de vie estimée à trois ans. « Ils m’ont dit que je devais profiter du temps qu’il me reste », souffle la jeune femme, qui avoue être « effrayée, mais déterminée à se battre ». Un choc pour cette infirmière habituée à soigner les autres, désormais confrontée à sa propre mortalité.