Un éboueur brésilien découvre un nouveau-né abandonné dans une benne à Rio de Janeiro et prend une décision bouleversante, évoquant un drame personnel survenu il y a 18 ans. Alors qu’il finissait sa tournée nocturne, Samuel da Silva dos Santos trouve l’enfant vivant dans une boîte près des ordures, déclenchant une vague d’émotion relayée mondialement. Le père de trois enfants annonce son intention d’adopter la petite fille, tandis que la police tente de retrouver les parents biologiques.
La découverte bouleversante dans la nuit de Rio
Dans la rue Ouro Preto, au nord de Rio de Janeiro, Samuel da Silva dos Santos achève sa tournée nocturne vers 2 heures du matin ce 1ᵉʳ avril 2025. En ramassant des débris près d’une benne, il repère une boîte abandonnée. À l’intérieur : un nouveau-né enveloppé dans une couverture rose, qu’il prend d’abord pour « une poupée ». La réalité le frappe quand il voit les jambes minuscules bouger. Son collègue Anderson Mendes Nunes immortalise aussitôt la scène, déclenchant un raz-de-marée émotionnel en ligne.
« Quand mon ami Samuel l’a prise dans ses bras, je pense qu’elle s’est sentie davantage protégée », raconte Anderson à l’AFP. Le bébé, une petite fille, reste d’abord inerte avant d’ouvrir les yeux. La photo montre Samuel, vêtu de son uniforme orange, serrant contre lui le nourrisson fragile. Un contraste saisissant entre la rudesse du métier d’éboueur et la vulnérabilité de cette vie à peine née.
Le sauvetage en images
La photo prise par Anderson Mendes Nunes fait le tour du web en moins d’une heure. On y voit Samuel da Silva dos Santos, éboueur depuis 20 ans, tenant délicatement le nourrisson contre sa poitrine, les yeux rivés sur son visage. « La couverture rose dépassait à peine de ses bras, ses jambes semblaient plus fines que des branches », commente une internaute sous le hashtag #BebêDaComlurg. L’uniforme orange de l’employé municipal et l’obscurité de la rue amplifient le caractère dramatique du cliché.
« Elle a commencé à ouvrir les yeux quand il l’a réchauffée », insiste Anderson, dont le témoignage relance les discussions sur l’abandon des nouveau-nés. Les services de santé confirment que la petite fille, pesant à peine 2,8 kg, est stabilisée après un bilan médical complet. Samuel, lui, décrit l’enfant comme une « guerrière » : « Elle est née une nouvelle fois cette nuit ». Une formule reprise en boucle sur les réseaux, accompagnée de dons spontanés pour soutenir l’éboueur dans ses démarches d’adoption.
Le traumatisme ressurgi
En serrant le nourrisson contre lui, Samuel revit le cauchemar de 2007, quand il avait découvert un « bébé sans vie dans les déchets ». Ce souvenir refoulé ressurgit lors de son interview à l’AFP, où il laisse échapper des larmes devant les caméras. « J’ai pensé à ce petit corps que je n’ai jamais pu oublier », avoue-t-il, les traits crispés par l’émotion.
« Cette fois, tout est différent. Elle respirait », insiste l’éboueur, soulignant le lien tragique entre les deux événements. Son récit révèle un détail glaçant : le protocole habituel de ramassage des ordures avec une pelle aurait pu causer la mort de l’enfant. « On ne regarde pas toujours ce qu’on jette dans le camion. Dieu a mis cette boîte sur notre chemin », murmure-t-il, secoué par l’idée d’avoir frôlé un drame identique.
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