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Vous gagnez plus de 1,4 Smic ? Le nouveau règlement choc du gouvernement Bayrou pour les arrêts maladie à partir du 1er avril 2025 : 250€ envolés chaque mois…

Julie K.
6 Min de lecture

1ᵉʳ avril 2025 : un tournant controversé pour les arrêts maladie. Le gouvernement Bayrou réduit le plafond d’indemnisation de la Sécurité sociale, faisant perdre jusqu’à 250 € par mois aux salariés gagnant plus de 1,4 Smic. Tandis que les syndicats dénoncent une « pénalisation des précaires », les assurances prévoyance anticipent déjà une hausse des cotisations. Travailleurs saisonniers, intérimaires et employés de maison risquent de subir le choc de plein fouet.

Le nouveau plafond d’indemnisation décrypté

Dès le 1ᵉʳ avril 2025, le plafond des indemnités journalières chute de 1,8 à 1,4 Smic, soit une baisse de 22 %. Concrètement, la Sécurité sociale ne versera plus que 41,47 € brut par jour au maximum, contre 53,31 € auparavant. Cette mesure, héritée du plan d’économies du gouvernement Barnier et confirmée par l’exécutif Bayrou, vise à économiser 600 millions d’euros annuels sur les arrêts maladie.

La réforme s’applique uniquement aux arrêts démarrant à partir du 1ᵉʳ avril. Le calcul des indemnités reste basé sur 50 % du salaire brut, mais le nouveau plafond crée un impact direct pour les salaires supérieurs à 2 317 € brut mensuels. Les caisses de sécurité sociale ont déjà modifié leurs systèmes de calcul, anticipant une application « sans délai ni exception » selon le ministère de la Santé.

Salariés impactés : qui va vraiment perdre des indemnités ?

Seuls les salariés gagnant plus de 2 317 € brut mensuels (1,4 Smic) subiront une baisse d’indemnités. Pour un revenu de 3 000 € brut, par exemple, la perte atteint 11,84 € par jour, soit près de 250 € sur un arrêt d’un mois. Un cadre à 4 500 € mensuels verrait quant à lui son indemnité quotidienne chuter de 30 %.

Le système prévoit toutefois un filet de sécurité : 85 à 90 % des non-cadres bénéficient de contrats de prévoyance complémentaire, qui prennent le relais. Obligatoires pour les cadres, ces assurances couvrent en moyenne 70 % du salaire restant. Mais pour les secteurs peu syndiqués ou les petites entreprises, la prise en charge reste « aléatoire », selon la CFDT.

Intérimaires et saisonniers : les grands sacrifiés du système

25 % des travailleurs – intérimaires, saisonniers, employés de maison ou en CDD de moins de 3 mois – ne bénéficient d’aucune couverture complémentaire. Une aide à domicile gagnant 1 500 € net confie : « Mon prochain arrêt maladie m’enlèvera l’équivalent de 3 jours de salaire ». Pour ces professions souvent précaires, la baisse des indemnités s’annonce drastique.

Les conventions collectives n’imposent pas de prévoyance pour les CDD courts ou les emplois familiaux. Résultat : une absence totale de filet de sécurité. Un intérimaire du BTP à 1 800 € brut perdrait ainsi 15 % de ses revenus sur un arrêt d’un mois. Les syndicats pointent un « deux poids, deux mesures », alors que les accidents du travail restent mieux indemnisés.

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