Yves Boisset, réalisateur iconique du cinéma engagé (Dupont Lajoie, Le Prix du danger), s’éteint ce 31 mars 2025 à 86 ans. Alors que sa famille confirme la nouvelle, Elsa Zylberstein découvre son décès en direct sur Télématin, livrant un hommage vibrant à celui qui l’a dirigée dans Jean Moulin. Ses critiques cinglantes contre le « silence tonitruant » du cinéma français resurgissent, rappelant le combat d’un artiste inlassablement provocateur.
Décès d’Yves Boisset : Le cinéma français perd un réalisateur engagé
Yves Boisset, figure majeure du cinéma social, meurt ce lundi 31 mars 2025 à l’hôpital franco-britannique de Levallois-Perret à l’âge de 86 ans. Sa famille confirme la nouvelle à l’AFP, mettant fin à plusieurs jours d’hospitalisation. Le réalisateur, connu pour ses films inspirés de faits réels, laisse derrière lui une filmographie marquante, dont Dupont Lajoie (1975) et Le Prix du danger (1983).
Fils de professeurs de lettres et d’allemand, Boisset a construit sa carrière sur des sujets qui « dérangent », selon ses propres mots. Racisme, guerre d’Algérie, corruption judiciaire… Ses œuvres, souvent comparées à des pamphlets cinématographiques, ont secoué le paysage culturel français des années 1970-1980, lui valant autant d’admiration que de controverses.
Elsa Zylberstein sous le choc en direct sur Télématin : « Je viens de l’apprendre… »
La nouvelle tombe en plein direct de Télématin ce 31 mars. Alors que Julien Arnaud et Flavie Flament annoncent le décès d’Yves Boisset, la caméra se tourne vers Elsa Zylberstein, invitée sur le plateau. « Ah, je ne savais pas ! Vous venez de me l’apprendre… », réagit l’actrice, visiblement bouleversée, avant de rendre hommage au réalisateur qui l’a dirigée dans Jean Moulin (2002).
« C’était un monsieur incroyable », déclare-t-elle d’une voix empreinte d’émotion, les mains légèrement tremblantes. Collaboratrice de Boisset pour ce téléfilm historique diffusé sur France 2, Zylberstein évoque « l’honneur » d’avoir travaillé avec un cinéaste « intransigeant sur la vérité des personnages ». Un moment improvisé qui capte l’attention des internautes, déjà massivement mobilisés sur les réseaux sociaux.
Boisset contre le cinéma français : La charge fracassante sur le « silence tonitruant »
En 2015, Yves Boisset se confiait sans détour à France Culture dans une série documentaire sur sa carrière. Le réalisateur y expliquait son abandon du cinéma – son dernier long-métrage en salles date de 1991 – pour la télévision, où il a signé des fresques historiques comme L’Affaire Seznec ou L’Affaire Dreyfus. « Si vous abordez un sujet qui dérange vraiment, vous ne trouverez jamais le fric pour le faire », assénait-il, dénonçant un milieu « incapable d’affronter les vrais combats ».
Ses mots résonnent aujourd’hui comme un manifeste : « Depuis vingt ans, je vous mets au défi de trouver un film qui attaque frontalement les institutions ». Pour Boisset, le 7e art français cultive un « silence tonitruant sur les grands problèmes de société », préférant selon lui « l’autocensure au risque artistique ». Une position radicale qui éclaire ses choix de consacrer sa retraite à des téléfilms engagés, loin des écrans de cinéma.
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