C’est un drame effroyable qui a frappé la capitale dimanche soir. Un violent incendie s’est déclaré dans un immeuble du 11e arrondissement de Paris, faisant trois victimes. Ce bilan tragique plonge les familles et les proches des disparus dans une immense douleur. Retour sur les circonstances de ce terrible événement qui endeuille tout un quartier.
Dimanche 7 avril 2024, il est environ 20h15 lorsque les flammes surgissent au 7e étage d’un immeuble de la rue de Charonne, dans l’est parisien. Le feu prend rapidement de l’ampleur et dégage une épaisse fumée noire visible à des kilomètres à la ronde. “On a entendu des cris et vu des gens paniqués aux fenêtres, certains menaçaient de sauter”, raconte un riverain encore sous le choc. L’immeuble de huit étages, qui abrite de nombreux logements, est aussitôt évacué mais le feu fait rage à l’intérieur de l’appartement.
Immédiatement alertés, les pompiers de Paris interviennent en nombre pour tenter de maîtriser l’incendie. Pas moins de 66 soldats du feu et 17 engins sont engagés dans une course contre la montre. “Les flammes étaient impressionnantes et la chaleur intense rendait l’accès très compliqué”, témoigne le lieutenant Pierre V., qui a participé à l’opération. Après une heure de lutte acharnée, les secours parviennent à éteindre l’incendie, évitant sa propagation au reste de l’immeuble. Mais malgré leur prompte intervention, le bilan s’annonce d’ores et déjà dramatique.
Une fois le sinistre maîtrisé, les pompiers découvrent les corps sans vie de trois personnes dans l’appartement entièrement calciné. Selon les premiers éléments, les victimes seraient deux femmes et un homme, mais leur identification précise reste difficile à ce stade. Dans le quartier, l’émotion est intense. “C’était une famille discrète mais très gentille. La mère célibataire élevait seule ses deux ados, un garçon et une fille. C’est horrible ce qui leur arrive, ils ne méritaient pas ça”, sanglote Elodie, une voisine effondrée. Une cellule psychologique a été mise en place pour accompagner les proches des disparus et les résidents traumatisés.
Au vu du lourd bilan humain, le parquet de Paris a ouvert dès dimanche soir une enquête pénale pour “destruction par incendie ou moyen dangereux” et “homicides involontaires”. Les investigations ont été confiées aux experts du 2e district de police judiciaire (2e DPJ). “Toutes les pistes sont envisagées à ce stade pour déterminer l’origine du sinistre, y compris celle d’un acte volontaire”, indique une source proche du dossier. Les enquêteurs vont notamment se pencher sur l’état électrique et les installations de gaz de l’appartement. Des prélèvements et des auditions sont en cours pour faire la lumière sur ce drame. Les familles des victimes attendent des réponses rapides sur les causes de l’incendie.
Informée du bilan tragique, la maire de Paris Anne Hidalgo a rapidement réagi dans un communiqué : “J’adresse aux familles et aux proches des victimes toutes mes condoléances et tiens à les assurer du soutien total de la municipalité qui se tient à leurs côtés”. La mairie a d’ores et déjà débloqué des aides d’urgence et un relogement temporaire pour les résidents de l’immeuble évacué. Cet incendie meurtrier relance aussi les questions sur la sécurité dans les copropriétés anciennes. “Malgré les progrès, il reste beaucoup à faire en matière de prévention et d’évacuation”, souligne un élu parisien. Certains appellent à durcir les contrôles et renforcer les moyens.
Malheureusement, les flammes font encore trop souvent des ravages dans la capitale. En moyenne, les pompiers parisiens recensent près de 2 incendies mortels chaque mois et interviennent sur plus de 6 000 feux de logements par an. En 2022, les incendies ont causé la mort de 27 personnes à Paris et dans la petite couronne. Des chiffres stables mais toujours trop élevés au goût des secours. “Malgré des tragédies comme celles de la rue Myrha en 2015 (8 morts) ou de la rue Erlanger en 2019 (10 morts), les leçons restent insuffisamment appliquées en matière de détecteurs, de consignes et de formation des habitants”, déplore un responsable de la BSPP.
Trois vies innocentes fauchées par les flammes. Des familles anéanties par la douleur. Des questions lancinantes face à l’horreur. L’incendie de la rue de Charonne laissera des traces indélébiles dans la mémoire des Parisiens. Il rappelle la nécessité de maintenir les efforts de prévention et de vigilance au quotidien pour éviter ces drames à répétition. Mais il appelle aussi à la solidarité et à l’empathie pour soutenir les proches des victimes, frappés en plein cœur. En attendant que la lumière soit faite par l’enquête, c’est tout un quartier qui pleure ce soir trois des siens, emportés dans la fureur des flammes.
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